Chapa n° 2 Le Mozambique
Le Chapa N° 02 (Mozambique)
Jeudi 23
octobre 2008, nous sommes enfin prêts à rependre la route des aventures
africaines. Nous nous levons de bonne heure pour dire au revoir à Fred et à
Cély qui partent au travail, à dzo et Nwéty qui reprennent le chemin de l’école
Française et pour terminer le rangement de bagheera. Nous disons au revoir à la
rue (Adélina qui est dans sa boutique « container » aux couleurs de
Coca-Cola et la vendeuse de pain qui est toujours méfiante au passage d’Ulysse
tous les matins) un dernier petit ravitaillement au Shoprite pour la viande et
les produits frais et à 10 heures nous sommes pratiquement hors de Maputo.
Nous avons pour le moment deux
« impératifs » Le premier est de faire prolonger nos visas qui pour
le mien se termine le 2 novembre, et pour marc un jour après, et de nous
retrouver si possible avec Alain, Véronique et leur fille Mathilde qui voyagent
sur leur voilier Malamok et qui serons de passage à Ilha de Mozambique début novembre.
Route.
Le goudron
pour monter à Xai-Xai (dire Chaille-Chaille) est potable mais la route qui va
d’Inhambane aux plages de Tofo est plutôt du style patchwork avec ses
rafistolages de bitume. En continuant notre route vers le nord et Vilanculos
nous retrouvons pendant plus de
Nous oublions la route pour
une longue piste, plus de
De Nampula à Nacala c’est de nouveau une belle
route et cela permet à Marc de se reposer et à Bagheera de moins souffrir.
Après Caia, le passage du
fleuve Zambèze (le quatrième plus grand fleuve d’Afrique avec ses
Climat.
Nous sommes
à la limite du début de la saison des pluies. Il y a eu quelques orages et
bonnes averses à Maputo et depuis notre départ de la maison de Fred et de Cély
le temps est médiocre voire frais. Certains locaux sont même habillés avec des
parkas, des doudounes et des bonnets. Il y a dans les premiers jours beaucoup
de vent et du crachin, si bien que nos passages en bord de mer à Xai-xai, Tofo
ou Vilanculos ont été fortement compromis pour les baignades et les farnientes
sur les plages.
Le mauvais temps ne dure pas,
la pluie n’est pas encore au rendez vous, c’est le soleil qui revient. Bien
vite, le thermomètre grimpe à des allures folles, il fait jusqu'à 38° dans le
camion quand nous roulons. Dehors le vent est chaud, le mercure doit atteindre
plus de 45° ! Les bouteilles d’eau commencent à reprendre du service même
avant la bière car sinon en deux trois lampées la 2M,
Le jour se lève très tôt, à 5
heures du matin il fait grand jour mais le soir c’est à 18 heures qu’il fait
presque nuit. Donc du coup, les gens sont très matinaux et en brousse il n’est
pas rare d’entendre des voix sur les chemins dès potron-minet.
Tourisme.
Nous nous
détournons un peu de notre route pour aller voir le barrage de Chicamba, situé
pas très loin de Chimio et de la frontière avec le Zimbabwe. Une fois la
nationale quittée et son flot de gros camions, nous nous retrouvons sur une
jolie route de plaine bordée de forêts de pins et d’hévéas puis une agréable
route de montagne d’où nous entrevoyons le lac du barrage avec sa multitude de
petites presqu’îles. Le village de Chicamba n’est pas bien grand mais son
barrage en impose, il occupe artificiellement l’espace entre deux escarpements
rocheux et naturels. Je me fais rappeler à l’ordre gentiment par un gardien
armé lorsque je me poste sur le petit pont devant le barrage pour le
photographier. C’est interdit !
Le parc de
Gorongosa n’est pas très loin, nous décidons d’y aller pendant un après- midi.
La piste (hors parc) qui mène à la première porte d’accès est très loin en
brousse et nous ne remarquons pas beaucoup de possibilité de bivouac pour après
la visite. Il y a juste un carrefour où trônent les vestiges d’une ancienne
chapelle. Nous pique-niquons rapidement
car les voitures du parc circulent souvent et il faut cacher Ulysse. Je lui
donne 4 comprimés qui devraient le calmer pendant environ 5 heures car ici
comme dans tous les autres parcs de la planète les animaux domestiques sont
formellement interdits, donc nous outrepassons la loi et ce n’est pas bien,
nous le savons !. Il fait très chaud, je lui enlève son bandana et son
collier en métal.
Arrivé devant la première
porte, c’est toujours la même petite angoisse. Marc reste dans le véhicule dont
le moteur tourne tandis que je remplis les fiches. La hauteur de l’entrée est
un peu juste et notre galerie qui est dessoudée depuis notre aventure à la
plage de la « Montana », touche et racle le béton. La seconde porte qui
est l’entrée officielle se trouve encore à plus de
La
végétation est dense et sauvage, le parc complètement abandonné pendant la
guerre civile après des années fastes vers 1973 se reconstruit petit à petit.
Les animaux sauvages ont été longtemps source de nourriture ou de revenu pour
les gens établis là, aujourd’hui Gorongosa est classé Parc National et des
animaux venant de parcs en surnombre au Zimbabwe ou en Afrique du Sud ont été
réintroduits. Les oiseaux sont les plus nombreux, on recense plus de cinq cents
espèces. Mais si les gnous, les hyènes et les gros mammifères sont encore
effrayés par les voitures et les humains, il n’en est pas de même avec les
singes qui se déplacent en bande et toutes sortes d’antilopes qui parcourent
l’immensité de la vallée de l’Uréma qui en saison des pluies est totalement inondée.
Nous
ressortons du parc à 17heures30. Nous avons eu très chaud, Ulysse n’est pas
totalement Ko, il a tendance à vouloir revenir dans la cabine. La nuit tombe,
nous nous garons finalement pour dormir derrière les ruines de la chapelle.
Nous n’avons pas un souffle d’air, nous peinons à nous endormir avec cette
chaleur et Ulysse est comme prit de spasmes violents comme s’il étouffait, je
le fais respirer à la porte arrière de Baghhera pour qu’il se reprenne. Avant
la nuit complète, il y a du passage de voitures, le chien a interdiction
d’aboyer et il est consigné jusqu’à nouvel ordre. Nous aurions l’air malin si
des gens du parc l’apercevaient, nous en sommes sortis d’accord mais autant le
cacher jusqu’au bout. D’ailleurs Ulysse n’aura le droit pour gambader à son aise,
que rendu le lendemain matin sur la nationale.
Les mozambicains.
Dès que
nous quittons Maputo, nous retrouvons très vite les authentiques et poignantes
images africaines. Le long des routes et des pistes, ce n’est que succession de
paillottes en bois et paille ou maisonnettes en terre. Les marchés sont populeux,
bruyants et colorés. Ce sont toujours les mêmes rassemblements de femmes et
d’enfants autour des puits et points d’eau, les mêmes petits gamins qui ne vont
pas en classe mais qui aident leurs parents à bêcher dans les champs arides et
en plein soleil pour planter quelques pieds de maïs ou de manioc, les mêmes
jeunes filles qui portent les bébés, ici elles ne portent pas dans le dos mais
en bandoulières, dans des capulanas multicolores (grands morceaux de tissu),
les mêmes bandes de mioches rieurs qui poussent pour tout jeu une roue de
bicyclette avec un simple bâton ou un petit véhicule confectionné par eux avec
du bois et des canettes de jus de fruits et les mêmes marmots en haillons
solitaires en pleine brousse, les mêmes groupes de femmes à la file indienne
qui portent sur leur têtes d’énormes tas de bois. Les hommes coupent le bois,
tressent le chaume qui va recouvrir la case familiale, fabriquent des briques
et creusent des puits. Nous ne pouvons que compatir à la misère de ce pays et
admirer la ténacité des africains pour survivre.
Pas facile
de communiquer, le portugais ca peut ressembler à l’espagnol mais beaucoup de
mots ne sont pas identiques. Il me faut régulièrement me plonger dans le
dictionnaire pour déchiffrer ce que nous voyons mais le parler est une autre
paire de manche, je baragouine donc !
Bagheera ne
doit pas avoir un bruit de chapa ni de camion habituel car presque tout le
monde se retourne à notre approche. Beaucoup sont étonnés par le dessin de
panthère sur le capot, d’autres par
notre couleur et notre aspect. Si l’étonnement est la première apparence sur
les figures des gens que nous croisons, rapidement après nos petits signes de
la main, ce sont les sourires qui illuminent les beaux visages africains. Il y
a encore un grand nombre d’enfants qui s’enfuient à notre arrivée, d’autant
plus si nous nous arrêtons. Ils se réfugient au milieu des broussailles et nous
épient de loin, de très loin. Ulysse suscite les mêmes craintes, des grands et
des petits, des hommes et des femmes, que dans tous les autres pays d’Afrique.
Il devient aussi rapidement un ami lorsque nous arrivons à attirer les bambins
pour qu’ils jouent avec lui. C’est
toujours un plaisir de les entendre s’éclaffer quand le chien rattrape sa balle
et leur rapporte.
Nous ne
pouvons pas tout le temps nous isoler et c’est régulièrement pour le
pique-nique du midi que nous avons du mal à rester seuls. Certains curieux sont
téméraires et osent rester assis à nous regarder, mais jamais quelqu’un
n’est venu nous déranger pour quémander. Une fois, alors que nous étions
tranquillement installer à manger près d’une annexe d’école de brousse et que
nous croyions l’endroit désert, nous avons vus arriver un jeune homme et
quelques jeunes filles avec des bébés dans les bras. Ils se sont assis sur les
bancs faits de simples troncs de bois et nous ont observés sans broncher. Nous
étions un peu cachés d’eux pour pouvoir manger sans trop d’état d’âme mais ce
n’est pas une situation que nous apprécions. Pour nous dédouaner j’ai apportés
un paquet de gâteaux à tout ce petit monde, mais une fois le repas terminé,
nous avons filés.
Il n’y a que dans les lieux touristiques où nous
sommes le plus importunés par des vendeurs de colliers, de batiks mais ils ne
sont pas trop collants.
Nous ne pensons pas trop nous
faire « arnaquer » par les vendeurs de fruits et de légumes que nous
achetons sur le bord de la route, mais le coût des tomates et des mangues
varient d’une région à une autre, les prix paraissent plus abordables si ce
sont des vendeuses de produits très locaux, plus chers si ce sont des
revendeurs.
Nous
traversons différentes régions. Là c’est la profusion de mangues sauvages (un
peu fibreuses mais bonnes de gout ! 25 pour 20 Meticals, soit 0,6 euros) et
des petites bananes vertes, plus loin vers Inhambane nous traversons de longues
palmeraies et ce sont les noix de cocos qui sont les reines. Plus nous montons
dans le nord plus les fruits sont mûrs, nous ne résistons pas à acheter deux
magnifiques ananas sucrés à Quélimane et des cajous grillées sur la route après
Nampula.
Tout se
vend sur le bord de la route, c’est un commerce permanent. Nous aurions très
bien pût acheter des sièges en rotin, des lits, des coffres en bois, des
poulets en plumes, des perroquets en cage, des briques, des fétus de paille, des
petites bouteilles de piments, mais le plus que nous trouvons sur le bas côté
ce sont les grands sacs de charbon de bois. Le paysage de brousse s’en voit
transformé et réduit en cendre. Notre sac à nous est d’ailleurs terminé, nous
en achetons pour 30 Meticals, dans notre sac de 20Kg (le grand sac de 50Kg en
vaut70)
Contrôles et visas.
Nous
n’avons pas de soucis avec les contrôles routiers, les flics nous arrêtent (et
encore pas souvent) pour la forme mais à la vue de notre couleur de peau et à
nos allures de touristes ils nous laissent passer.
Ce n’est
pas la même chose au poste de pesage avant Beira. Un jeune flic nous fait garer
et demande nos papiers du camion. Il s’empare du Carnet De Passage en Douane et
ne le lâche plus. Il nous fait remarquer que notre véhicule est dans la
catégorie de 3,5 tonnes et que nous devons pour entrer à Beira et en ressortir
nous acquitter de deux fois 125 dollars US ! C’est soi-disant pour payer
les routes.
Nous envisageons alors de ne
pas entrer à Beira car nous voulons seulement aller en ville pour refaire nos
visas. Nous avons loupés le coche car lorsque nous étions au barrage de
Chicamba, nous étions à une quarantaine de kilomètres de la frontière du
Zimbabwe et nous aurions pus y aller pour faire notre prolongation, mais
maintenant que nous sommes passés de l’autre côté du poste de contrôle, nous
sommes coincés. Nous avons beau revendiquer le fait que nous sommes de simples
touristes et que nous ne faisons aucun négoce, le flic des routes ne veut rien
savoir et appelle son chef Fernando, ils n’ont pas l’air décidés de nous lâcher.
Mélangeant le français, l‘espagnol, le portugais et l’anglais, je finis par
capituler et appelle Fred qui en quelques minutes de longues palabres et
plusieurs coups de fils démêle la situation. Il va falloir que nous alignions
les meticals, nous n’avions même pas pensé à négocier ! Nous sommes
pourtant revenus en Afrique. Je cache deux billets de 500 meticals entre deux
pages du dictionnaire français-portugais mais nous devons en lâcher un autre
pour pouvoir passer, nous avons été arrêtés une heure trente. Nous comprenons
aussi que quand nous quitterons la ville nous devons appeler par téléphone le
chef Fernando, nous supposons qu’avec ce que nous venons de lâcher il nous
aidera au retour.
C’est finalement le lendemain
matin que nous repassons le poste de pesage et le chef Fernando est là à nous
attendre et il nous tient le même discours que son sous fifre de la veille, il
faut payer les 125 $US. Cette fois, nous refusons catégoriquement de
donner un simple document du véhicule
pour ne pas nous retrouver en otages. Nous ne savons pas si ce petit chef fait
du zèle devant ses collègues, mais nous aimerions lui jeter à la figure ses
petits bénéfices d’hier. Nous avons recours de nouveau à la diplomatie en
portugais de Fred. Le ton semble moins jovial qu’hier, ce n’est pas gagné,
d’autant plus que le Chef Fernando ne veut pas donner son nom de famille. Puis la
conversation avec Fred terminée, il nous redonne notre téléphone et s’en
retourne sans un mot vers son poste en nous plantant sur le bas côté. Fred nous
dit de mettre le moteur en route, de voir leur réaction et de partir lentement.
Il n’y a aucun mouvement de la part des fonctionnaires qui nous regardent nous
éloigner. Ouf, merci Fred !
A Beira,
nous devons demander au moins une dizaine de fois la rue des bureaux des
services de l’immigration. Une fois trouvés, il est 11H30 nous nous précipitons
dans les locaux et sommes surpris de ne pas avoir à faire la queue comme à
Maputo. Au guichetier, nous achetons 50 Meticals le petit imprimé que nous
remplissons et que nous donnons à une secrétaire qui nous enregistre, nous tend
nos reçus et nous fait payer la moitié de la somme prévu ? (375 MTS) Nous
en sommes étonnés, mais ne disons rien. De retour au guichet, nous payons et confiants,
nous nous attendons à ce que nos passeports soient tamponnés et visés dans les
minutes suivantes. Mais non, le petit homme derrière sa vitre sale, après avoir
joué bruyamment des tampons ronds rouges et carrés bleus, nous annonce que nous
les aurons dans 5 jours ! Ah non !!!! Les bureaux ferment à 15 heures
30, nous décidons de patienter et de « chouiner » à la française. Je
n’hésite pas à implorer et à supplier tout le personnel (ils ne sont que trois)
qui n’ose enfreindre le règlement ni contredire le petit chef qui nous regarde
d’un air revêche. J’essaie de jouer sur la corde sensible du tourisme, que nous
avons fait depuis
Bivouacs et campings.
Notre
première nuit après Maputo, nous essayons de la passer près de la mer à
Xai-Xai. Nous nous garons le long de la piste en bordure de la plage, il ne
fait pas beau, il bruine, nous attendons une légère éclaircie pour aller nous
promener sur l’immense plage où les vagues furieuses viennent s’écraser sur le
sable blanc, ça donne pas envie de nous baigner mais Ulysse se défoule à courir
après les crabes. Mais deux personnes nous déconseillent de rester là et nous
nous retranchons dans l’enceinte surveillée du campismo de Xai-Xai. Les
sanitaires sont désuets et il n’y a qu’une chiotte avec chasse d’eau qui
fonctionne.
A Inhambane
à la plage de Tofo, lieu touristique très prisé des Sud-Af nous établissons nos
quartiers sous les Filaos, juste au pied de l’immense plage. À part quelques
jeunes vendeurs de colliers et de coquillages nous ne sommes pas
importunés, Marc et Ulysse se jettent
dans les vagues. C’est au petit matin que cela se gâte, nous voulions profiter
de notre emplacement de choix pour aller nous baigner tranquillement mais le
propriétaire du Lodge voisin, qui dit être le possesseur de la dune où nous
sommes, ne veut pas que nous restions et menace d’appeler les flics. Nous ne
voulons pas d’ennui, il pleuviote, nous nous cassons.
Toujours par
un temps brouillé et beaucoup de vent nous passons une nuit au camping Joseph
et Tina à Villanculos. Bagheera est encore trop haut pour descendre aux
emplacements prévus pour les campeurs, nous restons près de l’entrée. Dans ce
camping, le petit déjeuner est inclus dans le prix de la nuitée mais il se
résume à du café soluble, de l’eau chaude, du pain, de la margarine et une
gelée à la saveur indéfinie, à la consistance gluante et à la couleur rose
fuchsia, nous complétons avec nos yaourts et jus de fruits du camion. Le
camping municipal situé un peu plus loin sur le bord de mer également à l’air
abandonné, il n’y a pas âme qui vive.
Nous arrivons de temps en temps à trouver des
petits bivouacs sympas en pleine brousse. Là c’est sous des manguiers aux
fruits encore verts et près d’une ancienne maison coloniale abandonnée que nous
nous installons pour être à l’abri des regards et de la route nationale. Il y a
quelques piétons et quelques personnes à vélos qui passent sur la piste mais
tous les autochtones gardent leurs distances, ils nous saluent s’ils nous
voient, sinon ils passent leur chemin assez vite et sans bruit. Une autre fois
c’est en plein forêt que nous nous isolons, la nuit est noire et nous ne sommes
réveillés que par les chants des oiseaux, les étonnements des passants et les rires
des enfants qui se rendent à l’école, quand ils osent passer près de
nous !
Le petit
futé recommande aux voyageurs de se rendre sur la plage de Zalala. Il faut
faire plus de
Et puis il y a parfois au moment où on le
désire ces petits terrepleins qui ont servis pendant les travaux routiers. Ce
sont de vraies aubaines pour nous. Un soir, nous y faisons même un feu de bois
pour faire des grillades, en effet il
est grand temps de cuire les cuisses de poulet qui sont dans le frigo qui fait
toujours des yoyos avec sa température et pour cuisiner il fait moins chaud que
dans le camion. Un mozambicain vient nous proposer des grandes branches
d’arbres mais nous avons notre charbon de bois.
Mais si les
bivouacs sont agréables nous apprécions les campements qui sont simples, pas
trop chers et qui acceptent le chien sans problèmes. Nous sommes loin des
réglementations de l’Afrique du Sud. Nous goutons au charme du campismo Rio
M’sika à une vingtaine de kilomètres avant Manica. Le domaine privé est situé
sur les bords d’un faux lac puisqu’il s’agit en fait du Rio M’sika qui
s’élargit et qui rencontre plus loin le rio Revue avant d’aboutir au barrage de
Chicamba. L’endroit est calme et aspire au repos, après bien sûr le bricolage
et la lessive. S’il n’est pas recommandé de se baigner dans le rio, à part pour
Ulysse, ce n’est pas grave car nous avons la piscine à notre disposition et
nous sommes les seuls clients. Le soir, on se paie le luxe d’un diner au
restaurant mais la cuisine n’est pas des plus gastronomique et malgré l’élevage
de crocodiles dans une mare il n’y a plus des steaks de caïmans au menu, le
poisson du lac a un arrière gout de vase mais Marc se régale avec ses frites et
ses crevettes ! Le lendemain matin, nous avons encore notre petit déjeuner
(c’est inclus) et il nous est même apporté sur un plateau à 7 heures comme nous
l’avons demandé ! Mais sous le torchon qui recouvre les tasses nous ne
trouvons que chicorée et lait !
Rien ne vaut, quand c’est
possible, le camping au bord de mer où nous pouvons garer Bagheera presque sur
la plage comme entre autre le parking du bar resto Biques à Beira. Il ne faut
pas demander la lune, les sanitaires tombent en décrépitude (il n’y a presque
plus de plafond et il n’y a pas de rideau de douche) mais c’est assez propre,
nous avons des toilettes, des douches chaudes, nous sommes très bien gardés par
Barnabé et nous pouvons dès 7 heures du matin faire trempette dans une eau
tiède.
Dans la ville, nous ne pouvons
pas louper le Grand Hôtel qui a été construit en 1953 et qui devait devenir un
casino, terminé en 1957, il déclina très vite puisque seules quarante personnes
s’occupèrent de son entretien pendant une dizaine d’année. Le projet périclita
rapidement, les caves servirent de prison, les chambres furent occupées par des
policiers et leurs familles. 310 chambres sont aujourd’hui aux mains des
squatters, il se dit qu’aujourd’hui près
de 4000 personnes y vivent dans des conditions précaires.
Dimanche 2 novembre, nous
arrivons à Nacala, nous cherchons le Bay diving and camping pour la nuit.
Bisousdenousàvous,
Eve, Marc et Ulysse.