Bagheerafrica

Chapa n° 2 Le Mozambique

Le Chapa N° 02 (Mozambique)

 

 

 

Jeudi 23 octobre 2008, nous sommes enfin prêts à rependre la route des aventures africaines. Nous nous levons de bonne heure pour dire au revoir à Fred et à Cély qui partent au travail, à dzo et Nwéty qui reprennent le chemin de l’école Française et pour terminer le rangement de bagheera. Nous disons au revoir à la rue (Adélina qui est dans sa boutique « container » aux couleurs de Coca-Cola et la vendeuse de pain qui est toujours méfiante au passage d’Ulysse tous les matins) un dernier petit ravitaillement au Shoprite pour la viande et les produits frais et à 10 heures nous sommes pratiquement hors de Maputo.

Nous avons pour le moment deux « impératifs » Le premier est de faire prolonger nos visas qui pour le mien se termine le 2 novembre, et pour marc un jour après, et de nous retrouver si possible avec Alain, Véronique et leur fille Mathilde qui voyagent sur leur voilier Malamok et qui serons de passage à Ilha de Mozambique  début novembre.

 

 

Route.

Le goudron pour monter à Xai-Xai (dire Chaille-Chaille) est potable mais la route qui va d’Inhambane aux plages de Tofo est plutôt du style patchwork avec ses rafistolages de bitume. En continuant notre route vers le nord et Vilanculos nous retrouvons pendant plus de 40 kilomètres les mêmes images qu’au Sénégal. Le goudron est parsemé de gros nids de poule, il faut slalomer entre les trous. A certains passages, les gamins jettent avec leurs mains du sable dans les creux, ce travail est totalement inutile mais ils sont sur le bord de la route pour nous faire croire que ce sont eux les cantonniers et pour tendre leurs menottes aux automobilistes. Par contre il y a réellement des travaux de réparation mais lorsque les vrais travailleurs  bouchent avec du goudron, il, n’y a plus des trous mais des bosses !

Nous oublions la route pour une  longue piste, plus de 200 Kilomètres,  parfois assez difficile entre Dondo (avant Beira) et Matondo, nous y suivons, la petite voie de chemin de fer qui est en cours de réhabilitation. Ensuite le bitume redevient impeccable pour se dégrader de nouveau entre Namaccura et Nampevo où le goudron est impeccable sur des dizaines de kilomètres et puis soudain sur à peu près autant de bornes, ce sont des interminables contournements de village avec de la piste tôlée où sableuse. Mais toutes ces déviations en brousse sont pour de bonnes raisons car d’énormes travaux de réfection de ponts et de routes sont en cours dans le nord du pays.

 De Nampula à Nacala c’est de nouveau une belle route et cela permet à Marc de se reposer et à Bagheera de moins souffrir.

Après Caia, le passage du fleuve Zambèze (le quatrième plus grand fleuve d’Afrique avec ses 2600 km de longueur) se fait par bac, un immense pont est en construction mais il est loin d’être fini. Les passages de rivières ou de fleuve sont toujours des lieux où fourmillent des petites échoppes. Lorsque le pont sera fini, tous ces gens pourront dire adieux à leur commerces, les revendeurs d’essence ont déjà des petits soucis car une luxueuse station service Pétromoc vient de s’ouvrir avant la ville. 

 

 

Climat.

 

Nous sommes à la limite du début de la saison des pluies. Il y a eu quelques orages et bonnes averses à Maputo et depuis notre départ de la maison de Fred et de Cély le temps est médiocre voire frais. Certains locaux sont même habillés avec des parkas, des doudounes et des bonnets. Il y a dans les premiers jours beaucoup de vent et du crachin, si bien que nos passages en bord de mer à Xai-xai, Tofo ou Vilanculos ont été fortement compromis pour les baignades et les farnientes sur les plages.

Le mauvais temps ne dure pas, la pluie n’est pas encore au rendez vous, c’est le soleil qui revient. Bien vite, le thermomètre grimpe à des allures folles, il fait jusqu'à 38° dans le camion quand nous roulons. Dehors le vent est chaud, le mercure doit atteindre plus de 45° ! Les bouteilles d’eau commencent à reprendre du service même avant la bière car sinon en deux trois lampées la 2M, la Laurentina ou la Manica ne font pas long feu. Ulysse se réfugie dans le coin toilette qui est à l’ombre et un peu plus aéré que le reste de l’habitacle. Je suis obligée parfois de lui mouiller le museau avec le petit vaporisateur.

Le jour se lève très tôt, à 5 heures du matin il fait grand jour mais le soir c’est à 18 heures qu’il fait presque nuit. Donc du coup, les gens sont très matinaux et en brousse il n’est pas rare d’entendre des voix sur les chemins dès potron-minet.

 

 

Tourisme.

 

Nous nous détournons un peu de notre route pour aller voir le barrage de Chicamba, situé pas très loin de Chimio et de la frontière avec le Zimbabwe. Une fois la nationale quittée et son flot de gros camions, nous nous retrouvons sur une jolie route de plaine bordée de forêts de pins et d’hévéas puis une agréable route de montagne d’où nous entrevoyons le lac du barrage avec sa multitude de petites presqu’îles. Le village de Chicamba n’est pas bien grand mais son barrage en impose, il occupe artificiellement l’espace entre deux escarpements rocheux et naturels. Je me fais rappeler à l’ordre gentiment par un gardien armé lorsque je me poste sur le petit pont devant le barrage pour le photographier. C’est interdit !

 

Le parc de Gorongosa n’est pas très loin, nous décidons d’y aller pendant un après- midi. La piste (hors parc) qui mène à la première porte d’accès est très loin en brousse et nous ne remarquons pas beaucoup de possibilité de bivouac pour après la visite. Il y a juste un carrefour où trônent les vestiges d’une ancienne chapelle.  Nous pique-niquons rapidement car les voitures du parc circulent souvent et il faut cacher Ulysse. Je lui donne 4 comprimés qui devraient le calmer pendant environ 5 heures car ici comme dans tous les autres parcs de la planète les animaux domestiques sont formellement interdits, donc nous outrepassons la loi et ce n’est pas bien, nous le savons !. Il fait très chaud, je lui enlève son bandana et son collier en métal.

Arrivé devant la première porte, c’est toujours la même petite angoisse. Marc reste dans le véhicule dont le moteur tourne tandis que je remplis les fiches. La hauteur de l’entrée est un peu juste et notre galerie qui est dessoudée depuis notre aventure à la plage de la « Montana », touche et racle le béton. La seconde porte qui est l’entrée officielle se trouve encore à plus de 18 kilomètres. Dans les bureaux de l’accueil, un jeune homme (qui se débrouille bien en français) voyant notre camion me demande si nous comptons faire la visite avec ça ? Euh oui ! Il y a un problème ? Il semblerait que la hauteur de Bagheera soit un handicap pour faire certaines pistes, un guide nous indique sur le plan qu’elles sont celles où nous pouvons aller sans crainte. Nous voila entrés, nous sommes seuls, les touristes aujourd’hui ne sont pas au rendez-vous.

La végétation est dense et sauvage, le parc complètement abandonné pendant la guerre civile après des années fastes vers 1973 se reconstruit petit à petit. Les animaux sauvages ont été longtemps source de nourriture ou de revenu pour les gens établis là, aujourd’hui Gorongosa est classé Parc National et des animaux venant de parcs en surnombre au Zimbabwe ou en Afrique du Sud ont été réintroduits. Les oiseaux sont les plus nombreux, on recense plus de cinq cents espèces. Mais si les gnous, les hyènes et les gros mammifères sont encore effrayés par les voitures et les humains, il n’en est pas de même avec les singes qui se déplacent en bande et toutes sortes d’antilopes qui parcourent l’immensité de la vallée de l’Uréma qui en saison des pluies est totalement inondée.

Nous ressortons du parc à 17heures30. Nous avons eu très chaud, Ulysse n’est pas totalement Ko, il a tendance à vouloir revenir dans la cabine. La nuit tombe, nous nous garons finalement pour dormir derrière les ruines de la chapelle. Nous n’avons pas un souffle d’air, nous peinons à nous endormir avec cette chaleur et Ulysse est comme prit de spasmes violents comme s’il étouffait, je le fais respirer à la porte arrière de Baghhera pour qu’il se reprenne. Avant la nuit complète, il y a du passage de voitures, le chien a interdiction d’aboyer et il est consigné jusqu’à nouvel ordre. Nous aurions l’air malin si des gens du parc l’apercevaient, nous en sommes sortis d’accord mais autant le cacher jusqu’au bout. D’ailleurs Ulysse n’aura le droit pour gambader à son aise, que rendu le lendemain matin sur la nationale.

 

 

Les mozambicains.

 

Dès que nous quittons Maputo, nous retrouvons très vite les authentiques et poignantes images africaines. Le long des routes et des pistes, ce n’est que succession de paillottes en bois et paille ou maisonnettes en terre. Les marchés sont populeux, bruyants et colorés. Ce sont toujours les mêmes rassemblements de femmes et d’enfants autour des puits et points d’eau, les mêmes petits gamins qui ne vont pas en classe mais qui aident leurs parents à bêcher dans les champs arides et en plein soleil pour planter quelques pieds de maïs ou de manioc, les mêmes jeunes filles qui portent les bébés, ici elles ne portent pas dans le dos mais en bandoulières, dans des capulanas multicolores (grands morceaux de tissu), les mêmes bandes de mioches rieurs qui poussent pour tout jeu une roue de bicyclette avec un simple bâton ou un petit véhicule confectionné par eux avec du bois et des canettes de jus de fruits et les mêmes marmots en haillons solitaires en pleine brousse, les mêmes groupes de femmes à la file indienne qui portent sur leur têtes d’énormes tas de bois. Les hommes coupent le bois, tressent le chaume qui va recouvrir la case familiale, fabriquent des briques et creusent des puits. Nous ne pouvons que compatir à la misère de ce pays et admirer la ténacité des africains pour survivre.        

 

Pas facile de communiquer, le portugais ca peut ressembler à l’espagnol mais beaucoup de mots ne sont pas identiques. Il me faut régulièrement me plonger dans le dictionnaire pour déchiffrer ce que nous voyons mais le parler est une autre paire de manche, je baragouine donc !

 

Bagheera ne doit pas avoir un bruit de chapa ni de camion habituel car presque tout le monde se retourne à notre approche. Beaucoup sont étonnés par le dessin de panthère sur le capot, d’autres  par notre couleur et notre aspect. Si l’étonnement est la première apparence sur les figures des gens que nous croisons, rapidement après nos petits signes de la main, ce sont les sourires qui illuminent les beaux visages africains. Il y a encore un grand nombre d’enfants qui s’enfuient à notre arrivée, d’autant plus si nous nous arrêtons. Ils se réfugient au milieu des broussailles et nous épient de loin, de très loin. Ulysse suscite les mêmes craintes, des grands et des petits, des hommes et des femmes, que dans tous les autres pays d’Afrique. Il devient aussi rapidement un ami lorsque nous arrivons à attirer les bambins pour qu’ils jouent  avec lui. C’est toujours un plaisir de les entendre s’éclaffer quand le chien rattrape sa balle et leur rapporte.

Nous ne pouvons pas tout le temps nous isoler et c’est régulièrement pour le pique-nique du midi que nous avons du mal à rester seuls. Certains curieux sont  téméraires et osent rester  assis à nous regarder, mais jamais quelqu’un n’est venu nous déranger pour quémander. Une fois, alors que nous étions tranquillement installer à manger près d’une annexe d’école de brousse et que nous croyions l’endroit désert, nous avons vus arriver un jeune homme et quelques jeunes filles avec des bébés dans les bras. Ils se sont assis sur les bancs faits de simples troncs de bois et nous ont observés sans broncher. Nous étions un peu cachés d’eux pour pouvoir manger sans trop d’état d’âme mais ce n’est pas une situation que nous apprécions. Pour nous dédouaner j’ai apportés un paquet de gâteaux à tout ce petit monde, mais une fois le repas terminé, nous avons filés.

 Il n’y a que dans les lieux touristiques où nous sommes le plus importunés par des vendeurs de colliers, de batiks mais ils ne sont pas trop collants.

Nous ne pensons pas trop nous faire « arnaquer » par les vendeurs de fruits et de légumes que nous achetons sur le bord de la route, mais le coût des tomates et des mangues varient d’une région à une autre, les prix paraissent plus abordables si ce sont des vendeuses de produits très locaux, plus chers si ce sont des revendeurs.

 

Nous traversons différentes régions. Là c’est la profusion de mangues sauvages (un peu fibreuses mais bonnes de gout ! 25 pour 20 Meticals, soit 0,6 euros) et des petites bananes vertes, plus loin vers Inhambane nous traversons de longues palmeraies et ce sont les noix de cocos qui sont les reines. Plus nous montons dans le nord plus les fruits sont mûrs, nous ne résistons pas à acheter deux magnifiques ananas sucrés à Quélimane et des cajous grillées sur la route après Nampula.

Tout se vend sur le bord de la route, c’est un commerce permanent. Nous aurions très bien pût acheter des sièges en rotin, des lits, des coffres en bois, des poulets en plumes, des perroquets en cage, des briques, des fétus de paille, des petites bouteilles de piments, mais le plus que nous trouvons sur le bas côté ce sont les grands sacs de charbon de bois. Le paysage de brousse s’en voit transformé et réduit en cendre. Notre sac à nous est d’ailleurs terminé, nous en achetons pour 30 Meticals, dans notre sac de 20Kg (le grand sac de 50Kg en vaut70)

 

 

Contrôles et visas.

 

Nous n’avons pas de soucis avec les contrôles routiers, les flics nous arrêtent (et encore pas souvent) pour la forme mais à la vue de notre couleur de peau et à nos allures de touristes ils nous laissent passer.

Ce n’est pas la même chose au poste de pesage avant Beira. Un jeune flic nous fait garer et demande nos papiers du camion. Il s’empare du Carnet De Passage en Douane et ne le lâche plus. Il nous fait remarquer que notre véhicule est dans la catégorie de 3,5 tonnes et que nous devons pour entrer à Beira et en ressortir nous acquitter de deux fois 125 dollars US ! C’est soi-disant pour payer les routes.

Nous envisageons alors de ne pas entrer à Beira car nous voulons seulement aller en ville pour refaire nos visas. Nous avons loupés le coche car lorsque nous étions au barrage de Chicamba, nous étions à une quarantaine de kilomètres de la frontière du Zimbabwe et nous aurions pus y aller pour faire notre prolongation, mais maintenant que nous sommes passés de l’autre côté du poste de contrôle, nous sommes coincés. Nous avons beau revendiquer le fait que nous sommes de simples touristes et que nous ne faisons aucun négoce, le flic des routes ne veut rien savoir et appelle son chef Fernando, ils n’ont pas l’air décidés de nous lâcher. Mélangeant le français, l‘espagnol, le portugais et l’anglais, je finis par capituler et appelle Fred qui en quelques minutes de longues palabres et plusieurs coups de fils démêle la situation. Il va falloir que nous alignions les meticals, nous n’avions même pas pensé à négocier ! Nous sommes pourtant revenus en Afrique. Je cache deux billets de 500 meticals entre deux pages du dictionnaire français-portugais mais nous devons en lâcher un autre pour pouvoir passer, nous avons été arrêtés une heure trente. Nous comprenons aussi que quand nous quitterons la ville nous devons appeler par téléphone le chef Fernando, nous supposons qu’avec ce que nous venons de lâcher il nous aidera au retour.

C’est finalement le lendemain matin que nous repassons le poste de pesage et le chef Fernando est là à nous attendre et il nous tient le même discours que son sous fifre de la veille, il faut payer les 125 $US. Cette fois, nous refusons catégoriquement de donner  un simple document du véhicule pour ne pas nous retrouver en otages. Nous ne savons pas si ce petit chef fait du zèle devant ses collègues, mais nous aimerions lui jeter à la figure ses petits bénéfices d’hier. Nous avons recours de nouveau à la diplomatie en portugais de Fred. Le ton semble moins jovial qu’hier, ce n’est pas gagné, d’autant plus que le Chef Fernando ne veut pas donner son nom de famille. Puis la conversation avec Fred terminée, il nous redonne notre téléphone et s’en retourne sans un mot vers son poste en nous plantant sur le bas côté. Fred nous dit de mettre le moteur en route, de voir leur réaction et de partir lentement. Il n’y a aucun mouvement de la part des fonctionnaires qui nous regardent nous éloigner. Ouf, merci Fred !

 

A Beira, nous devons demander au moins une dizaine de fois la rue des bureaux des services de l’immigration. Une fois trouvés, il est 11H30 nous nous précipitons dans les locaux et sommes surpris de ne pas avoir à faire la queue comme à Maputo. Au guichetier, nous achetons 50 Meticals le petit imprimé que nous remplissons et que nous donnons à une secrétaire qui nous enregistre, nous tend nos reçus et nous fait payer la moitié de la somme prévu ? (375 MTS) Nous en sommes étonnés, mais ne disons rien. De retour au guichet, nous payons et confiants, nous nous attendons à ce que nos passeports soient tamponnés et visés dans les minutes suivantes. Mais non, le petit homme derrière sa vitre sale, après avoir joué bruyamment des tampons ronds rouges et carrés bleus, nous annonce que nous les aurons dans 5 jours ! Ah non !!!! Les bureaux ferment à 15 heures 30, nous décidons de patienter et de « chouiner » à la française. Je n’hésite pas à implorer et à supplier tout le personnel (ils ne sont que trois) qui n’ose enfreindre le règlement ni contredire le petit chef qui nous regarde d’un air revêche. J’essaie de jouer sur la corde sensible du tourisme, que nous avons fait depuis la France beaucoup de pays et de kilomètres pour visiter leur joli pays mais qui est si vaste qu’il ne faut pas que perdions de temps à Beira, que nous ne savons pas ou dormir et que nous ne pouvons pas rester sur le trottoir devant les locaux. Au bout de toutes ces palabres fatigantes, on nous fait patienter, de toute façon, au point où nous en sommes, nous sommes décidés à attendre la fermeture des bureaux. Marc va mettre Bagheera à l’ombre et nourri Ulysse qui est d’une patience infinie. Il fait très chaud, la climatisation est en panne, pour un peu on s’endormirait sur le banc. Au bout de deux heures, le miracle intervient, nous payons la seconde moitié (maintenant nous comprenons) et le petit chef revient de la signature avec une pile de passeports dont les nôtres ! Il laisse sous entendre que l’effort qu’il a fourni pour nous vaut bien un petit « refresco » (boisson fruitée et gazeuse) mais qu’il est en service. De toute façon, avec les affiches sur les murs dénonçant la corruption des fonctionnaires, il serait mal. Nous les gratifions de moult « muito obrigado » et n’attendons pas notre reste pour nous trouver un bivouac.

 

 

 

 

 

Bivouacs et campings.

 

Notre première nuit après Maputo, nous essayons de la passer près de la mer à Xai-Xai. Nous nous garons le long de la piste en bordure de la plage, il ne fait pas beau, il bruine, nous attendons une légère éclaircie pour aller nous promener sur l’immense plage où les vagues furieuses viennent s’écraser sur le sable blanc, ça donne pas envie de nous baigner mais Ulysse se défoule à courir après les crabes. Mais deux personnes nous déconseillent de rester là et nous nous retranchons dans l’enceinte surveillée du campismo de Xai-Xai. Les sanitaires sont désuets et il n’y a qu’une chiotte avec chasse d’eau qui fonctionne.

A Inhambane à la plage de Tofo, lieu touristique très prisé des Sud-Af nous établissons nos quartiers sous les Filaos, juste au pied de l’immense plage. À part quelques jeunes vendeurs de colliers et de coquillages nous ne sommes pas importunés,  Marc et Ulysse se jettent dans les vagues. C’est au petit matin que cela se gâte, nous voulions profiter de notre emplacement de choix pour aller nous baigner tranquillement mais le propriétaire du Lodge voisin, qui dit être le possesseur de la dune où nous sommes, ne veut pas que nous restions et menace d’appeler les flics. Nous ne voulons pas d’ennui, il pleuviote, nous nous cassons.

Toujours par un temps brouillé et beaucoup de vent nous passons une nuit au camping Joseph et Tina à Villanculos. Bagheera est encore trop haut pour descendre aux emplacements prévus pour les campeurs, nous restons près de l’entrée. Dans ce camping, le petit déjeuner est inclus dans le prix de la nuitée mais il se résume à du café soluble, de l’eau chaude, du pain, de la margarine et une gelée à la saveur indéfinie, à la consistance gluante et à la couleur rose fuchsia, nous complétons avec nos yaourts et jus de fruits du camion. Le camping municipal situé un peu plus loin sur le bord de mer également à l’air abandonné, il n’y a pas âme qui vive.

 Nous arrivons de temps en temps à trouver des petits bivouacs sympas en pleine brousse. Là c’est sous des manguiers aux fruits encore verts et près d’une ancienne maison coloniale abandonnée que nous nous installons pour être à l’abri des regards et de la route nationale. Il y a quelques piétons et quelques personnes à vélos qui passent sur la piste mais tous les autochtones gardent leurs distances, ils nous saluent s’ils nous voient, sinon ils passent leur chemin assez vite et sans bruit. Une autre fois c’est en plein forêt que nous nous isolons, la nuit est noire et nous ne sommes réveillés que par les chants des oiseaux, les étonnements des passants et les rires des enfants qui se rendent à l’école, quand ils osent passer près de nous !

 

Le petit futé recommande aux voyageurs de se rendre sur la plage de Zalala. Il faut faire  plus de 30 km de mauvaise route après Quelimane qui est la première ville du Mozambique où nous voyons autant de vélos. Nous roulons lentement à travers d’immenses cocoteraies peuplées de micro villages. La plaine est fertile, les jardins sont verdoyants et abondants en cultures diverses, maïs, manioc, riz, patates douces, bananiers, manguiers. Au bout il y a l’immense plage et un petit parking sableux et ombragé par les filaos qui semble nous attendre, nous y sommes tranquilles.

 Et puis il y a parfois au moment où on le désire ces petits terrepleins qui ont servis pendant les travaux routiers. Ce sont de vraies aubaines pour nous. Un soir, nous y faisons même un feu de bois pour faire des grillades, en effet  il est grand temps de cuire les cuisses de poulet qui sont dans le frigo qui fait toujours des yoyos avec sa température et pour cuisiner il fait moins chaud que dans le camion. Un mozambicain vient nous proposer des grandes branches d’arbres mais nous avons notre charbon de bois.

Mais si les bivouacs sont agréables nous apprécions les campements qui sont simples, pas trop chers et qui acceptent le chien sans problèmes. Nous sommes loin des réglementations de l’Afrique du Sud. Nous goutons au charme du campismo Rio M’sika à une vingtaine de kilomètres avant Manica. Le domaine privé est situé sur les bords d’un faux lac puisqu’il s’agit en fait du Rio M’sika qui s’élargit et qui rencontre plus loin le rio Revue avant d’aboutir au barrage de Chicamba. L’endroit est calme et aspire au repos, après bien sûr le bricolage et la lessive. S’il n’est pas recommandé de se baigner dans le rio, à part pour Ulysse, ce n’est pas grave car nous avons la piscine à notre disposition et nous sommes les seuls clients. Le soir, on se paie le luxe d’un diner au restaurant mais la cuisine n’est pas des plus gastronomique et malgré l’élevage de crocodiles dans une mare il n’y a plus des steaks de caïmans au menu, le poisson du lac a un arrière gout de vase mais Marc se régale avec ses frites et ses crevettes ! Le lendemain matin, nous avons encore notre petit déjeuner (c’est inclus) et il nous est même apporté sur un plateau à 7 heures comme nous l’avons demandé ! Mais sous le torchon qui recouvre les tasses nous ne trouvons que chicorée et lait !

Rien ne vaut, quand c’est possible, le camping au bord de mer où nous pouvons garer Bagheera presque sur la plage comme entre autre le parking du bar resto Biques à Beira. Il ne faut pas demander la lune, les sanitaires tombent en décrépitude (il n’y a presque plus de plafond et il n’y a pas de rideau de douche) mais c’est assez propre, nous avons des toilettes, des douches chaudes, nous sommes très bien gardés par Barnabé et nous pouvons dès 7 heures du matin faire trempette dans une eau tiède.

Dans la ville, nous ne pouvons pas louper le Grand Hôtel qui a été construit en 1953 et qui devait devenir un casino, terminé en 1957, il déclina très vite puisque seules quarante personnes s’occupèrent de son entretien pendant une dizaine d’année. Le projet périclita rapidement, les caves servirent de prison, les chambres furent occupées par des policiers et leurs familles. 310 chambres sont aujourd’hui aux mains des squatters, il se dit qu’aujourd’hui  près de 4000 personnes y vivent dans des conditions précaires.    

 

 

Dimanche 2 novembre, nous arrivons à Nacala, nous cherchons le Bay diving and camping pour la nuit.

 

 

Bisousdenousàvous, Eve, Marc et Ulysse.

            

 

  

           

 

 

 

 

 

 



24/02/2009
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