Chapa n° 7 Le Kenya
Le Chapa N° 07. (Kenya)
Mardi 16
décembre : allez hop ! Encore une frontière de passée. Pour sortir de
Tanzanie pas de difficultés, c’est vite expédié. Pendant que Marc se balade de
bureau en bureau, je réponds à un questionnaire sur notre séjour en Tanzanie.
Je ne manque pas de dire à mon interlocuteur que conduire dans son pays relève
de la folie et que les chauffeurs de bus et de matatus (les chapas d’ici) sont
dangereux.
Côté Kenya, c’est un peu plus
long surtout quand au moment de régler la taxe routière on nous réclame la
puissance du moteur alors que nous n’avons que la puissance fiscale à leur
donner. Cela ne fait pas l’affaire. Après renseignements auprès du chef de
service, la fonctionnaire qui se marre devant notre incapacité à nous exprimer
correctement en anglais nous fait payer 20 $ US. Sur l’imprimé, la jeune femme
remplie pour nous la catégorie de notre véhicule, nous attirons son attention lorsqu’elle
nous enregistre comme véhicule de commerce mais elle nous explique que si elle
marque privé ou tourisme nous allons payer deux fois plus cher. Nous sommes
donc d’accord avec son initiative et nous l’en remercions.
Les agents de change sont
discrets et lorsque nous les renvoyons gentiment, car nous voulons garder nos
shilling tanzanien pour le retour, ils ne discutent pas.
La route
est tout autant en mauvais état que du côté tanzanien. Il y a beaucoup de
travaux et donc beaucoup de déviations poussiéreuses et accidentées.
Nous retrouvons comme en
Afrique du Sud, de longs kilomètres de barbelés qui protègent de grandes
exploitations agricoles et fermières. Nous trouvons un bivouac semi sauvage pas
très loin de la grande route, cela fait très longtemps que nous n’avons pas
dormi en dehors d’un camping. A notre approche de la clôture d’une immense
propriété, deux petites gazelles détalent, un peu plus loin, plusieurs zèbres en
troupeau paissent et se déplacent lentement. Nous passons une très bonne nuit.
Les
embouteillages recommencent le lendemain à l’entrée de Nairobi. De gigantesques
travaux perturbent le trafic déjà pénible. C’est à qui passera devant l’autre
et à ce petit jeu, les matatus sont presque toujours gagnants.
Avec les point GPS mais après
un petit cafouillage qui nous mène dans un drôle de quartier, nous arrivons
devant le portail du Jungle’s Jonction. Il y a pas mal de voyageurs dans ce
petit campsite-guesthouse (camping et auberge). Nous sommes tout de suite très
bien accueillis par Dancan le jeune réceptionniste qui nous fait les honneurs
de la maison et nous en explique le fonctionnement. Nous faisons la
connaissance de Chris (d’origine germanique) qui est le patron et qui parle un
français presque parfait. Horreur ! Il y a deux chiens de garde dans la
petite propriété, ouf non, ce sont deux
chiennes et Ulysse pactise rapidement avec Pipa et Boumba.
Nous expliquons nos soucis
mécaniques à Chris qui nous conseille d’aller rapidement chez IVECO. Les fêtes
de fin d’année approchent !
Nous nous rendons à l’adresse indiquée sur notre listing
IVECO mais ce n’est plus la bonne adresse, IVECO est maintenant représenté par
CMC. Après avoir poireauté un peu à l’accueil, bafouillé au téléphone avec une
jeune femme qui nous demande le numéro de châssis de notre véhicule et si nous
voulons une assistance, on nous envoie finalement un mécano, John, le chef
d’atelier IVECO. Nous arrivons en pleine pause méridienne. John, nous fait
entrer dans la cour d’un immense garage où de nombreux camions et autobus
attendent d’être réparés. En attendant que le personnel revienne, nous
déjeunons dans notre camion.
Puis
John, après un bref déplacement avec Bagheera en ville pour écouter ce fameux
bruit qui nous tracasse, nous fait rentrer à l’atelier. Nos explications en
anglais ne sont pas toujours très compréhensibles (les termes mécaniques ce
n’est pas notre fort) mais avec l’aide du dictionnaire français-anglais et
beaucoup d’attention de la part de nos interlocuteurs, nous arrivons à leur
faire comprendre nos soucis. John fait mettre Bagheera sur cales, je démarre le
moteur et fait tourner la transmission en cinquième, tout le monde écoute,
certains mécanos sont sous le camion, les oreilles aux aguets. John ne pense
pas que cela vienne de l’embrayage, il a une petite idée et fait démonter le
pont arrière. A notre grand étonnement, les mécaniciens trouvent des morceaux
de pignon dans l’huile, il doit manquer quelques dents ! D’autres ouvriers
penchés sur le moteur diagnostiquent le mauvais état de la pompe à eau, d’où
cette nouvelle odeur depuis le Kilimandjaro et un sifflement de plus en plus
régulier.
Notre
Bagheera se retrouve rapidement entre les mains de plusieurs mécanos qui
démontent et qui démontent sans trop se soucier de nous. Nous les arrêtons car
à ce train, nous n’aurons pas de quoi nous loger cette nuit.
Pour
nous permettre de retourner nous installer au camping en attendant les pièces
de rechange : pompe à eau, courroie, ensemble pignon-couronne du pont
arrière qu’ils n’ont pas plus ici qu’à Dar-es-Salaam en Tanzanie et qu’ils
doivent commander en Italie puis qui
transiteront paraît-il par l’Afrique du Sud, John, après avis du Manager, fait tout remonter en
l’état en nous conseillant de ne pas
faire trop de kilomètres.
A
tout bien réfléchir, nous décidons d’un commun accord que c’est nous qui
commanderons les pièces par l’intermédiaire d’IVECO Saumur et que nous les ferons
parvenir au Kenya par DHL. Nous ne reviendrons au garage, que lorsque nous
aurons reçu le matériel et acheté une toile de tente pour remplacer notre case
roulante qui sera immobilisée pendant les réparations.
Malheureusement,
le tripatouillage de la pompe à eau et le remontage serré de la courroie
toute neuve que j’ai sorti du coffre, ne plait pas à Bagheera. A environ trois kilomètres
après le garage et en pleine circulation, la courroie casse. Pour ne pas faire
trop de kilomètres, c’est gagné ! Je dois me mettre à la mécanique pendant
qu’Eve part acheter une carte SIM pour le téléphone.
Je demande
où je peux m’en procurer une, à la caissière de la station service la plus
proche qui me renvoi plus loin. Je repose la même question dans un petit
supermarché, on me renvoi plus loin encore. Je me retrouve près d’un marché,
affublée d’un mec qui veut me servir de guide mais je fais mine de l’ignorer
demandant mon renseignement exclusivement à des femmes. Finalement à force
d’indications, une jeune coiffeuse me mène dans les dédales étroits du marché
couvert jusqu’à une minuscule boutique où je peux enfin acheter ma carte
téléphone et une recharge. Sans donner l’impression de m’échapper rapidement de
ce lieu où une blanche seule ne passe pas inaperçue, je file à grande enjambée
rejoindre Marc et Bagheera.
J’arrive, en me brûlant un peu, à remettre l’ancienne courroie
en la laissant plus souple, mais elle casse à son tour un kilomètre plus loin,
la pompe à eau doit être complètement bloquée.
Nous
voilà en panne moteur, en pleine ville et à la nuit tombante ! Un couple
de jeune « Sud-Africain » nous indique un camping tout proche. Ils
m’emmènent voir le patron Alan, qui sans problème vient avec son Land Rover 4x4
tracter Bagheera jusque chez lui, au Wildebeest Camp. Tout est OK, nous sommes
installés sur le parking, sauf qu’ils ont un beau chien mâle et que juste avant
de nous coucher, Ulysse et lui se
bagarrent assez durement. Du coup, la patronne nous fait comprendre qu’après
cette nuit, nous ne pourrons pas rester plus longtemps chez eux. Il va falloir
rapidement trouver un moyen de faire remorquer le camion jusqu’au Jungle’s
Junction, chez Chris.
Le
lendemain matin après avoir pris un copieux petit déjeuner (inclut dans le prix
du camping) servi par un mince et discret Massaï en tenue traditionnelle (que
ne ferait on pas pour le touriste) nous payons et partons à pied courageusement
pour le camping de Chris en laissant Ulysse dans le camion. Mine de rien c’est
loin, le soleil nous cogne rapidement sur la tête, les klaxonnes nous soulent,
les trottoirs de terre sont en mauvais état, de quoi agacer nos humeurs.
Chris nous conseille de faire tracter le camion par des
professionnels, il y a des dépanneuses un peu partout le long des boulevards,
mais on ne sait jamais !
Nous
prenons le bus pour aller au bureau de l’Automobile Association of Kenya
« AA » où ils sont d’accord pour tracter nos 4 tonnes d’un camping à
l’autre (5 à
Eve
signe la commande et nous partons avec deux bons hommes dans une grosse
dépanneuse à damiers jaune et vert. Du parking du camping, ils sortent le
camion en marche arrière jusqu'à la rue. Puis après avoir accroché Bagheera
derrière la dépanneuse avec une grosse barre d’attelage, nos deux chauffeurs
prennent, l’un le volant de la dépanneuse avec Eve à ses côtés et l’autre celui
du camion, moi comme passager, et nous voilà partis. A 600 où
Je remarque
que la dépanneuse se déporte vers la droite, du côté des voitures en sens
inverse car ici la conduite est à gauche. Cela va très vite, le chauffeur
essaye de redresser mais c’est la « cata » le véhicule se couche sur
son côté gauche et nous glissons sur la chaussée. J’ai peur qu’on ne fasse des
tonneaux et je ne remarque même pas que Bagheera nous passe sur le côté, avant
d’aller s’emplafonner et se renverser. A mes côté, enfin non, au dessus de moi,
le chauffeur est accroché à son volant, je n’ai qu’une idée en tête, m’extraire
de ce merdier. Je me relève et me sens hissée à l’extérieur par la vitre
ouverte de la portière du conducteur. A voir le camion couché, je mesure la
gravité de la situation, je me mets à trembler et à pleurer. Pendant qu’on
m’emmène reprendre mes esprits et qu’on m’oblige à m’asseoir sur un muret, je
vois Marc qui est sorti je ne sais pas encore comment des entrailles de Bagheera,
mais je ne distingue pas Ulysse. Dès que
je peux, j’échappe à mes gardiens qui veulent que je me calme, pour rejoindre
Marc et constater de plus près les dégâts et voir Ulysse qui est près de son
maitre. Le spectacle est désolant et affreux, je pense que le voyage en Afrique
vient de prendre fin au Kenya. Je ne ressens aucunes douleurs physique à part
quelques petites égratignures au coude gauche (celui qui a râpé sur le bitume)
une femme vient me consoler et me conduit dans la maison d’une dame, qu’elle
appelle Ma Sœur et me prodigue quelques soins sur mes égratignures qui
saignent un peu. Reprenant un peu mes esprits je sens maintenant que j’ai un
peu mal aux côtes côté gauche du dos. Les badauds se groupent, de nombreux
« blancs » en voiture où en motos s ‘arrêtent pour nous demander
si nous avons besoin d’assistance.
C’est un « bel » ACCIDENT. Le chauffeur et moi,
nous sortons du camion par l’avant car il n’y a plus de pare brise. On se tâte,
pas de gros bobos apparents, j’ai juste quelques égratignures aux coudes et des
petits hématomes sur les jambes, même Ulysse va bien semble t’il. Les
chauffeurs cramponnés à leurs volants n’ont rien du tout. Ils appellent leur
bureau pour avoir un camion dépanneur et de notre côté, Eve appelle Chris pour
qu’il vienne avec une voiture chercher le matériel qui craint le plus le vol,
appareil photo, caméscope, ordinateur, argent liquide qui est planqué, disque
dur, bière ! Mais aussi les produits de première nécessité, linge de
rechange, produit de toilette, les croquettes d’Ulysse et les produits frais
(tomates, patates, oignons …) qui sont éparpillés dans l’habitacle sans dessus
dessous, c’est un vrai capharnaüm, c’est une désolation de voir notre Bagheera
dans cet état. L’extérieur du camion n’est pas beau à voir mais l’intérieur est
indescriptible ! Eve est un peu choquée et Chris la ramène ainsi qu’Ulysse
au camping.
Après
un rapide coup d’œil, quand le camion est encore couché, je peux constater que le boitier de direction était complètement
cassé, que le carter du pont avant a un gros trou, que le triangle de la roue
avant gauche est tordu et la fixation du silentbloc cassée.
Pour nous
dépanner dans l’urgence, Chris nous prête et monte deux petites toiles de tente.
L’une va nous servir de chambre et l’autre
de garage pour le matériel. Je suis choquée et un peu perdue, heureusement que
Giuliana, une routarde italienne (qui parle très bien le français) vient me
tenir compagnie, me réconforter, en me
racontant ses multiples déboires (accidents, vols…) qu’elle a eu depuis qu’elle
voyage en Afrique et qui se sont toujours bien terminés. Je range comme je peux
tout le fourbi que nous avons pris en urgence.
Le camion de dépannage appelé par « AA »
redresse la voiture dépanneuse qui était largement sur la chaussée. Les agents
de police arrivent ensuite mais ne sont pas contents que « AA » n’ait
pas laissé tout en place pour le constat. Ils comprennent, vue la circulation,
qu’il fallait dégager la route, surtout que les circonstances de l’accident
sont très claires et que « AA » en prend, semble t’il toute la
responsabilité.
La
police fait un bref constat, et le camion redresse Bagheera à son tour en lui
tirant dessus. Pour le déplacer il faut le soulever car la direction est
totalement cassée, la roue avant gauche est crevée et coincée dans le
garde-boue Une fois redressé, je remarque que le capot, la portière passager,
la calandre, la traverse avant, le pare buffle, le montant d’un coté de pare
brise, les rétroviseurs, etc. sont complètement HS et du côté verres, le pare
brise, la vitre passager, un clignotant d’aile, un clignotant avant sont aussi
brisés. IL y a aussi le radiateur, et peut être les deux ventilateurs
électriques. Enfin tout l’avant de Bagheera a triste allure, par contre, la
cellule n’a apparemment presque rien.
Nous
emmenons les deux véhicules au poste de
police où ils sont provisoirement bloqués en attendant de savoir si tout le
monde est OK du coté santé ou bien s’il faut que nous allions faire un bilan à
l’hôpital. Rendez vous le lendemain matin.
Chris est décidemment
formidable, il est allé chercher Marc chez les flics et ils ont encore profités
de la voiture pour ramener quelque’ uns de nos
effets personnels. Etant complètement déboussolés, nous commandons à
diner au resto du camping. Cela nous fait du bien de manger car le dernier
repas remonte au super petit dèj du matin et les émotions ça creusent. Nous ne
trainons pas, nous inaugurons notre nouveau home, nous voilà devenus campeurs
et Ulysse est cantonné dans la tente annexe. Chris nous a prêté deux matelas
fins qui ne sont pas confortables (mais ça dépanne) Nous ne trouvons pas le
sommeil, nous refaisons le film de la journée et de l’accident. Je ne peux pas dormir
ni sur le côté gauche, ni d’ailleurs sur le côté droit tellement la douleur est
violente au niveau des côtes. A coup sur, j’en ai une de fêlée ! La nuit
est froide, heureusement que Marc a ramené notre couette du camion. Il y a
également trop de bruits environnants, trop de voitures et de bus qui passent,
trop de klaxonnes, trop de chiens qui aboient, trop de gens qui papotent sur le
trottoir !
Vendredi matin, nous avalons un petit déjeuner succinct
qui se résume à nos yaourts que nous avons sauvés. Nous prenons le bus pour
nous rendre au poste de police. Nous déclarons, malgré nos petits bobos, que
nous n’avons pas besoin de passer à l’hôpital. Nous ne voulons pas retarder
l’envoi de Bagheera au garage IVECO où il doit subir une expertise pour
chiffrer le montant de la réparation avant le week-end.
Bageera est
sur ses quatre roues mais fait triste à voir. Notre pare-brise est resté sur le
bas côté de la route et Marc pour protéger l’intérieur a tendu à sa place les
rideaux de douche du coin toilette. Dedans, il a également presque tout remis en
place mais le spectacle n’est pas
réjouissant. « AA » nous met à disposition (c’est le moins qu’ils
puissent faire pour le moment) une voiture pour que nous ramenions au camping
toutes nos fringues, nos draps, nos oreillers, nos serviettes de toilette, un
peu de vaisselle, nos produits de toilettes, quelques bouquins, tous nos
produits frais qui étaient restées dans le frigo, une provision de conserves et
de produits alimentaires de base et de quoi nous préparer nos petits déjeuner
coutumiers. Et comme il y a de la place dans l’immense coffre de leur voiture,
nous embarquons notre table, les chaises
et notre matelas. Pendant que Marc reste à la station de police pour
accompagner Bagheera jusqu’au garage IVECO, je m’en retourne avec le chauffeur
de « AA » au camping et j’ installe notre barda dans les deux petites
toiles de tente, mais pas facile de faire du « 4 pattes » avec une
côte fêlée.
Samedi matin Eve
souffre de plus en plus, nous nous demandons si nous n’aurions pas dû faire un
checkup quand même, mais cela est trop tard pour revenir sur notre décision.
Chris
qui parle couramment l’allemand, l’anglais et le français nous sert
d’interprète, il est d’un grand secours et nous lui en sommes très
reconnaissants. Il téléphone à John qui nous informe qu’il a commencé la liste
des pièces détachées à commander et qu’un expert doit venir lundi prochain à 15
heures, il nous invite à être présents.
L’après
midi, nous allons courageusement à pied à « Nakumatt » le supermarché le plus proche. Pour y aller nous sommes obligés de
passer par la rue de l’accident, à l’endroit tragique, un des gardiens de
maison me reconnaît, nous nous faisons un petit signe de la main, ma seconde
d’inattention me vaut de ne pas voir un trou rempli d’eau croupie et boueuse et
ce qui devait arriver, arriva, ma jambe gauche s’enfonce jusqu’au genou dans la
fange. Ca pue, je suis crade et j’ai bien du mal à récupérer ma tong qui git
dans le bourbier. Le gardien a pitié de moi et me propose un peu d’eau pour
nettoyer mon pantalon. Y’a des chances pour que dans le magasin mon allure pas
très nette et mon odeur fétide ne passent pas inaperçues.
Nous faisons un premier
ravitaillement et trouvons dans le rayon camping une toile de tente pas trop
chère et prévue pour quatre personnes. Ulysse pourra même y trouver sa place
dans l’avancée car la nuit passée, il a déserté sa « chambre » dans l’annexe
et pour ne pas le voir gambader toute la nuit dans le camping, nous l’avons
fait entrer avec nous dans la petite toile. Il n’a pas beaucoup de place et
pose son gros museau sur les fesses de son maitre qui ne cesse de le repousser
en grognant mais en vain.
Lundi 15h30, je suis avec Chris chez IVECO mais pas
d’expert en vue, Bagheera est calé sur l’avant pour l’inspection du dessous, le
filtre à air est lui aussi cassé, mais John semble confiant pour la réparation,
il montre à Chris la première liste de pièces (elle est en anglais), et il nous
donnera des nouvelles par téléphone.
Mardi,
nous avons effectivement des nouvelles, l’expert est bien venu hier mais en fin
de journée, il est de nouveau sur place au garage ce matin, et il y a une
réunion avec « AA » cet après midi.
Mercredi
matin, 24 décembre, la liste du matériel et le chiffrage de la réparation semblent
convenir à l’expert, nous allons maintenant entrer dans la phase dépannage,
sauf que le garage ferme pour plusieurs jours à l’occasion des fêtes de Noël et
ils font le pont. L’assurance doit donner réellement son feu vert cet après
midi !
C’est le
réveillon de Noël, pour la circonstance, nous avons acheté une guirlande rouge
et l’avons installé sur l’auvent de notre toile de tente qui est notre cadeau
de Noël et qui nous rappelle un peu que nous sommes malgré les circonstances en
pleine période de fête, ce soir c’est barbecue. Pratiquement tous les
voyageurs du camping (une vingtaine) se sont inscrits et se retrouvent autour
du barbecue, du feu de camp et de Chris
qui fait griller les viandes. Nous ne sommes pas les seuls français, Stéphane,
un jeune routard alsacien est avec nous. Il a commencé son périple africain en
vélo mais il est maintenant à pied. La soirée est très calme tout comme le
lendemain.
Lundi matin, comme nous n’avons aucunes nouvelles, nous prenons le bus et finissons à
pied pour nous rendre au garage. John est désolé, il nous informe qu’il n’a
toujours pas l’autorisation de commencer les réparations. Après quelques
explications nous apprenons que l’assurance demande la visite d’un deuxième
expert. Le premier devis se monte à 20 000 €, alors l’assurance doit un peu tiquer !
Il nous faut encore attendre et attendre. Heureusement qu’au camping nous
sommes bien installés et que tous les autres voyageurs (à pied, en motos ou en
voitures 4x4) et de diverses nationalités sont
sympas.
Comme nous
prévoyons d’être des résidents au camping pour quelques semaines encore, nous
prenons nos marques. Nous installons tout d’abord nos deux toiles de tente
(nous avons seulement gardés l’annexe de Chris) plus loin de la route pour
avoir plus de calme. Puis nous nous attribuons plusieurs étagères des placards
de la cuisine avec notre ravitaillement
et une partie d’une étagère du frigo commun. Les ustensiles de cuisine
et la gazinière sont à la disposition de tous les pensionnaires du camping, il
suffit simplement de faire sa vaisselle. Célina et Rose, deux kenyanes veillent
à la propreté des lieux et sont de véritables fées du logis. Un grand salon où
trônent quatre grand canapés et deux fauteuils permet aux accrocs d’Internet de
s’installer confortablement et de pianoter grâce au réseau wifi disponible. Bien
que notre PC soit compatible avec le réseau wifi, nous ne pouvons pas accéder à Internet. J’ai, lorsque nous étions
en France, installé le contrôle parental sur mon ordi et je ne me rappelle plus
le mot de passe pour le désactiver. J’entends d’ici quelques réflexions :
ce qu’elle est bête tout de même !
Pour les matins frais ou les soirées
frisquettes, nous avons une salle à manger à notre disposition, dans un
bâtiment annexe, les sanitaires disposent d’eau chaude. Les boissons, bières,
jus de fruits et eau minérale sont à portée de main dans un grand réfrigérateur
dans l’entrée de la réception, il faut juste noter nos sorties sur une feuille
collée sur la porte du frigo et payer
tous les lundis en même temps que le camping et les machines à laver si nous
avons donné du linge sale à laver à Rose ou à Célina. Nous pouvons, si nous le
désirons commander des petits déjeuner, des déjeuner ou des diners et un
vendredi soir sur deux, c’est Barbecue –Party !
Mardi se passe sans nouvelles des uns ou des autres si ce
n’est que le deuxième expert est bien
passé et qu’il a trouvé en plus que le châssis est un peu tordu.
Mercredi
matin, l’expert nous appelle, via Chris, pour demander la valeur de Bagheera,
le premier ne s’en était même pas inquiété.
Enfin,
mercredi soir, 31 décembre juste avant le barbecue réveillon au camping, Chris
nous informe que David (le type qui s’occupe de notre dossier chez
« AA ») lui a téléphoné pour dire que l’assurance avait enfin donné
son accord pour la réparation. C’est une bonne nouvelle qui nous remonte le
moral.
IVECO
étant de nouveau fermé pour la saint Sylvestre et le pont du nouvel an, nous n’aurons
d’autre nouvelles que le lundi 5 janvier.
Le temps d’avoir les pièces, et de fabriquer ce qui n’est pas d’origine, de
remonter le tout, nous sommes sûrement bloqués à Nairobi jusqu'à fin janvier
(voire plus) mais le plus important pour nous, est que Bagheera puisse de
nouveau rouler et qu’il nous permette de reprendre nos aventures en Afrique
(quoique celle-ci on s’en serait bien passé !)
Tout comme
la semaine passée pour Noël, Chris organise un barbecue pour
Nous
n’avons pas de résolutions pour cette nouvelle année qui commence mais plutôt le
souhait de voir rapidement notre Bagheera sur ses quatre roues.
En attendant, nous prenons
notre mal en patience et commençons à chercher des occupations.
Bisousdenousavous,
Eve, Marc et Ulysse.