Bagheerafrica

Récit de l'accident

COMPTE-RENDU DU GROS BOBO DE BAGHEERA  A NAIROBI, KENYA.

 

 

 

Depuis notre entrée en Tanzanie, nous avons un drôle de bruit dans la transmission surtout en 5ème vitesse, à vide de charge. Je pense à un problème sur l’embrayage !

A Dar es Salam (1000 km plus loin) nous passons chez le représentant IVECO. Le chef d’atelier vient faire un tour avec nous pour écouter le bruit. De retour au garage il fait vérifier les niveaux d’huile dans le pont arrière et la boite de transfert, ils sont corrects, il pense lui aussi à l’embrayage. Mais, ils n’ont pas de pièces de rechange, il nous conseille donc d’aller chez IVECO à Nairobi qui d’après lui sera mieux approvisionné en pièces détachées! Cela fait 1000 km encore, mais il pense que ce n’est pas un problème si nous roulons doucement, donc nous reprenons la route vers le nord.

Au passage, (le bruit n’empire pas) nous montons voir la montagne d’USAMBARA et campons à Lushoto, à 1400 m d’altitude, avec vue sur la vallée 1000 m plus bas. Puis nous faisons une montée à la porte du parc du Kilimandjaro à 1850 m, le camion n’aime pas, il chauffe énormément. Au retour, nous sommes surpris par une forte odeur de résine, comme quand nous construisions Belnoit, bizarre.

Nous continuons vers le Kenya, la route assez mauvaise, avec toujours de bons dénivelés, nous passons de 700 m à 1400 m etc.

 

Mercredi 17décembre, arrivés à Nairobi, nous nous précipitons chez CMC qui représente maintenant IVECO, ils ont un grand atelier de réparation pour les camions et les autocars. Le chef d’atelier, après un bref déplacement en ville, nous fait rentrer à l’atelier, et met Bagheera sur cales pour mieux écouter le bruit tout en faisant tourner toute la transmission. Lui, pense que cela vient du pont arrière et le fait ouvrir pour trouver ce qui ne va pas. A notre grand étonnement, ils trouvent des morceaux de pignon dans l’huile, il doit manquer quelques dents. Il détecte aussi le nouveau bruit que nous avons depuis le Kilimandjaro à l’avant du moteur, il fait enlever la courroie pour en déterminer l’origine et confirme que c’est la pompe à eau qui déconne.

Pour nous permettre de retourner nous installer au camping en attendant les pièces de rechange : pompe à eau, courroie, ensemble pignon-couronne du pont arrière (qu’il n’ont pas plus ici qu’à Dar es Salam en Tanzanie) qu’ils doivent commander en Italie et qui doivent transiter par l’Afrique du Sud, John, le responsable  d’atelier, après avis du Manager, fait tout remonter en l’état  en nous conseillant de ne pas faire trop de Kilomètres.

Malheureusement, le tripatouillage de la pompe à eau et le remontage serré de la courroie toute neuve, que j’ai sorti du coffre, ne plait pas à Bagheera et à environ 3 km après le garage et en pleine circulation, la courroie casse. J’arrive, en me brulant un peu, à remettre l’ancienne en la laissant plus souple, mais elle casse à son tour 1 km plus loin, la pompe à eau doit être complètement bloquée.

Nous voilà en panne moteur, en pleine ville. Un couple de jeune « Sud-Af » nous indique un camping tout proche. Ils m’emmènent voir le patron, qui sans problème vient avec son Land Rover pour tracter Bagheera jusque chez lui. Tout est OK, sauf qu’ils ont un beau chien mâle et que juste avant de se coucher, Ulysse et lui se bagarrent assez durement. Du coup, la patronne nous fait comprendre que nous ne pourrons pas rester chez eux.

 

Le lendemain, courageusement, nous partons à pied au camping de « Chris », le « Jungle Jonction », où la veille nous étions passés réserver notre emplacement avant d’aller chez IVECO.

Chris, d’origine allemande qui parle français, nous conseille de faire tracter le camion par des professionnels, il y a des dépanneuses un peu partout, mais on ne sait jamais !

Nous prenons le bus pour aller au bureau de l’Automobile Association of Kenya « AA » où ils sont d’accord pour tracter nos 4 tonnes d’un camping à l’autre (5 à 6 km) moyennant 65 € environ.

Eve signe la commande et nous partons avec 2 bons hommes dans une grosse dépanneuse à damiers jaune et vert. Du parking du camping, ils sortent le camion en marche arrière jusqu'à la rue, et après avoir accroché, par une grosse barre d’attelage, Bagheera derrière la dépanneuse, nos deux chauffeurs prennent, l’un le volant de la dépanneuse avec Eve à côté et l’autre celui du camion et moi comme passager, et nous voilà parti. A 600 où700 m du but, nous arrivons dans une grande pente suivie d’une belle remontée. Le chauffeur du tracteur ayant peur de ne pas remonter aborde la descente un peu vite, quand il ralenti, les 4 tonnes de Bagheera se déportent sur la droite, et le chauffeur du camion ne freine pas assez pour le remettre en ligne. Il continue à pousser sur la droite et arrive à mettre la dépanneuse de travers et même à la coucher. La barre d’attelage se rompt bien sur, et nous filons droit dans un poteau téléphone en bois et le coin d’un gros trottoir. Bagheera embouti l’ensemble et se couche sur un gros fer U scellé au bord du trottoir pour protéger les passants ! C’est un bel ACCIDENT. Nous sortons du camion par l’avant car il n’y a plus de pare brise, Eve est hissée par la portière du chauffeur de la dépanneuse.

On se tâte, pas de gros bobos apparents, quelques égratignures aux coudes, petits hématomes sur les jambes, même Ulysse va bien semble t’il, et les chauffeurs cramponnés à leurs volants n’ont rien du tout. Ils appellent leur bureau pour avoir un camion dépanneur et de notre côté, nous appelons Chris pour qu’il vienne avec une voiture chercher le matériel qui craint le plus le vol, appareil photo, caméscope, ordinateur, disque dur, bière ! Mais aussi les produits de première nécessité, linge de rechange, produit de toilette, les croquettes d’Ulysse et les produits frais (tomates, patates, oignons …) qui sont éparpillés dans l’habitacle sans dessus dessous, c’est un vrai capharnaüm, c’est une désolation de voir notre Bagheera dans cet état. L’extérieur du camion n’est pas beau à voir mais l’intérieur est indescriptible ! Eve est un peu choquée et Chris la ramène au camping. Pour nous dépanner dans l’urgence, il nous prête deux petites toiles de tente qu’Eve aménage du mieux, l’une va nous servir de chambre et l’autre de garage pour le matériel. Merci Chris.

 

Le camion de dépannage appelé par « AA » redresse la voiture dépanneuse qui était largement sur la chaussée. Les agents de police arrivent ensuite mais ne sont pas contents que « AA » n’ait pas laissé tout en place pour le constat. Ils comprennent, vue la circulation, qu’il fallait dégager la rue, surtout que les circonstances de l’accident sont très claires et que « AA » en prend, semble t’il toute la responsabilité.

La police fait un bref constat, et le camion redresse Bagheera à son tour en lui tirant dessus. Pour le déplacer il faut le soulever car la direction est totalement cassée, la roue avant gauche est crevée et coincée dans le garde-boue.

Nous emmenons  les deux véhicules au poste de police où ils sont provisoirement bloqués en attendant de savoir si tout le monde est OK du coté santé ou bien s’il faut que nous allions faire un bilan à l’hôpital. Rendez vous le lendemain matin.

 

Au premier examen, j’ai constaté, quand le camion était couché, que le boitier de direction était complètement cassé, que le carter du pont avant avait un gros trou, que le triangle de la roue avant gauche était tordu et la fixation du silentbloc cassée. Une fois redressé, je remarque que le capot, la portière passager, la calandre, la traverse avant, le pare buffle, le montant d’un coté de pare brise, les rétroviseurs, etc. sont complètement HS et du côté verres, le pare brise, la vitre passager, un clignotant d’aile, un clignotant avant sont aussi brisés. IL y a aussi le radiateur, et peut être les deux ventilateurs électriques. Enfin tout l’avant de Bagheera a triste allure, par contre, la cellule n’a presque rien.

Vendredi matin de retour à la police, nous déclarons malgré nos petits bobos que nous n’avons pas besoin de passer à l’hôpital, nous ne voulons pas retarder l’envoi de Bagheera au garage IVECO qui doit subir une expertise pour chiffrer le montant de la réparation avant le weekend.

 

Samedi matin pourtant,  Eve souffre de plus en plus de douleurs aux côtes, pas moyen de dormir sur un des côtés, nous nous demandons si nous n’aurions pas dû faire un checkup quand même, mais cela est trop tard pour revenir sur notre décision.

Chris qui parle couramment l’allemand, l’anglais et le français nous sert d’interprète, il est d’un grand secours et nous lui en sommes très reconnaissants. il téléphone à John qui nous informe qu’il a commencé la liste des pièces détachées à commander et qu’un expert doit venir lundi prochain à 15 heures, il nous invite à être présents.

Entre temps, nous achetons une jolie toile de tente pour être plus confortablement installés, nous avons fait ramenés par « AA » le matelas du lit du camion, toutes les fringues, des livres, la table, les chaises et quelques conserves. Nous ne savons pas encore vraiment comment nous allons nous organiser.

 

Lundi 15h30, pas d’expert en vue, Bagheera est calé sur l’avant pour inspecter son dessous, le filtre à air est lui aussi cassé, mais John semble confiant pour la réparation, il montre à Chris la première liste de pièces (elle est en anglais), et il nous donnera des nouvelles par téléphone.

 

Mardi, l’expert est bien venu hier en fin d’après midi, il est de nouveau sur place au garage ce matin, et il y a une réunion avec « AA » cet après midi.

 

Mercredi matin, la liste semble OK pour l’expert, nous allons maintenant entrer dans la phase dépannage, sauf que le garage ferme pour plusieurs jours à l’occasion des fêtes de Noël et ils font le pont. L’assurance doit donner réellement le feu vert cet après midi !!!!!!

 

Lundi matin, nous prenons le bus et finissons à pied pour nous rendre au garage, John est désolé, il nous informe qu’il n’a toujours pas le feu vert pour la réparation. Après quelques explications nous apprenons que l’assurance demande la visite d’un deuxième expert. Le premier devis se monte à 20000 €, alors l’assurance doit un peu tiquer !!!!! Il nous faut encore attendre et attendre. Heureusement qu’au camping nous sommes bien installés et que tous les autres voyageurs (à pied, en motos ou en voitures 4X4) et de diverses nationalités sont  sympas.

 

Mardi se passe sans nouvelles des uns ou des autres si ce n’est que le deuxième expert est bien passé, il a trouvé en plus que le châssis est un peu tordu.

 

Mercredi matin, l’expert nous appelle, via Chris, pour demander la valeur de Bagheera, le premier ne s’en était même pas inquiété.

Enfin, mercredi soir, 31 décembre juste avant le barbecue réveillon au camping, Chris nous informe que David (le type qui s’occupe de notre dossier chez « AA ») lui a téléphoné pour dire que l’assurance avait enfin donné son accord pour la réparation. C’est une bonne nouvelle qui nous remonte le moral.

 

IVECO étant de nouveau fermé pour la saint Sylvestre et le pont du nouvel an, nous ne saurons que le lundi 5 janvier si la réparation est vraiment lancée. Le temps d’avoir les pièces, et de fabriquer ce qui n’est pas d’origine, de remonter le tout, nous sommes sûrement bloqués à Nairobi jusqu'à fin janvier (voire plus) mais le plus important pour nous, est que Bagheera puisse de nouveau rouler et qu’l nous permette de reprendre nos aventures en Afrique (quoique celle-ci on s’en serait bien passé !)

 

 

TOUS NOS VŒUX POUR 2009. Marc, Evelyne et Ulysse.

                  



25/02/2009
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