Récit de l'accident
COMPTE-RENDU
DU GROS BOBO DE BAGHEERA A NAIROBI,
KENYA.
Depuis notre entrée en
Tanzanie, nous avons un drôle de bruit dans la transmission surtout en 5ème
vitesse, à vide de charge. Je pense à un problème sur l’embrayage !
A Dar es Salam (
Au passage, (le bruit n’empire
pas) nous montons voir la montagne d’USAMBARA et campons à Lushoto, à
Nous continuons vers le Kenya,
la route assez mauvaise, avec toujours de bons dénivelés, nous passons de
Mercredi 17décembre, arrivés à
Nairobi, nous nous précipitons chez CMC qui représente maintenant IVECO, ils
ont un grand atelier de réparation pour les camions et les autocars. Le chef
d’atelier, après un bref déplacement en ville, nous fait rentrer à l’atelier,
et met Bagheera sur cales pour mieux écouter le bruit tout en faisant tourner
toute la transmission. Lui, pense que cela vient du pont arrière et le fait
ouvrir pour trouver ce qui ne va pas. A notre grand étonnement, ils trouvent des
morceaux de pignon dans l’huile, il doit manquer quelques dents. Il détecte
aussi le nouveau bruit que nous avons depuis le Kilimandjaro à l’avant du
moteur, il fait enlever la courroie pour en déterminer l’origine et confirme
que c’est la pompe à eau qui déconne.
Pour nous permettre de
retourner nous installer au camping en attendant les pièces de rechange :
pompe à eau, courroie, ensemble pignon-couronne du pont arrière (qu’il n’ont
pas plus ici qu’à Dar es Salam en Tanzanie) qu’ils doivent commander en Italie
et qui doivent transiter par l’Afrique du Sud, John, le responsable d’atelier, après avis du Manager, fait tout
remonter en l’état en nous conseillant
de ne pas faire trop de Kilomètres.
Malheureusement, le
tripatouillage de la pompe à eau et le remontage serré de la courroie
toute neuve, que j’ai sorti du coffre, ne plait pas à Bagheera et à environ
Nous voilà en panne moteur, en
pleine ville. Un couple de jeune « Sud-Af » nous indique un camping
tout proche. Ils m’emmènent voir le patron, qui sans problème vient avec son
Land Rover pour tracter Bagheera jusque chez lui. Tout est OK, sauf qu’ils ont
un beau chien mâle et que juste avant de se coucher, Ulysse et lui se bagarrent
assez durement. Du coup, la patronne nous fait comprendre que nous ne pourrons
pas rester chez eux.
Le lendemain, courageusement,
nous partons à pied au camping de « Chris », le « Jungle
Jonction », où la veille nous étions passés réserver notre emplacement
avant d’aller chez IVECO.
Chris, d’origine allemande qui
parle français, nous conseille de faire tracter le camion par des
professionnels, il y a des dépanneuses un peu partout, mais on ne sait jamais !
Nous prenons le bus pour aller
au bureau de l’Automobile Association of Kenya « AA » où ils sont
d’accord pour tracter nos 4 tonnes d’un camping à l’autre (5 à
Eve signe la commande et nous partons
avec 2 bons hommes dans une grosse dépanneuse à damiers jaune et vert. Du
parking du camping, ils sortent le camion en marche arrière jusqu'à la rue, et
après avoir accroché, par une grosse barre d’attelage, Bagheera derrière la
dépanneuse, nos deux chauffeurs prennent, l’un le volant de la dépanneuse avec
Eve à côté et l’autre celui du camion et moi comme passager, et nous voilà
parti. A 600 où700 m du but, nous arrivons dans une grande pente suivie d’une
belle remontée. Le chauffeur du tracteur ayant peur de ne pas remonter aborde
la descente un peu vite, quand il ralenti, les 4 tonnes de Bagheera se déportent
sur la droite, et le chauffeur du camion ne freine pas assez pour le remettre
en ligne. Il continue à pousser sur la droite et arrive à mettre la dépanneuse de
travers et même à la coucher. La barre d’attelage se rompt bien sur, et nous
filons droit dans un poteau téléphone en bois et le coin d’un gros trottoir.
Bagheera embouti l’ensemble et se couche sur un gros fer U scellé au bord du
trottoir pour protéger les passants ! C’est un bel ACCIDENT. Nous sortons
du camion par l’avant car il n’y a plus de pare brise, Eve est hissée par la
portière du chauffeur de la dépanneuse.
On se tâte, pas de gros bobos
apparents, quelques égratignures aux coudes, petits hématomes sur les jambes, même
Ulysse va bien semble t’il, et les chauffeurs cramponnés à leurs volants n’ont
rien du tout. Ils appellent leur bureau pour avoir un camion dépanneur et de
notre côté, nous appelons Chris pour qu’il vienne avec une voiture chercher le
matériel qui craint le plus le vol, appareil photo, caméscope, ordinateur,
disque dur, bière ! Mais aussi les produits de première nécessité, linge
de rechange, produit de toilette, les croquettes d’Ulysse et les produits frais
(tomates, patates, oignons …) qui sont éparpillés dans l’habitacle sans dessus
dessous, c’est un vrai capharnaüm, c’est une désolation de voir notre Bagheera
dans cet état. L’extérieur du camion n’est pas beau à voir mais l’intérieur est
indescriptible ! Eve est un peu choquée et Chris la ramène au camping.
Pour nous dépanner dans l’urgence, il nous prête deux petites toiles de tente
qu’Eve aménage du mieux, l’une va nous servir de chambre et l’autre de garage
pour le matériel. Merci Chris.
Le camion de dépannage appelé
par « AA » redresse la voiture dépanneuse qui était largement sur la
chaussée. Les agents de police arrivent ensuite mais ne sont pas contents que « AA »
n’ait pas laissé tout en place pour le constat. Ils comprennent, vue la
circulation, qu’il fallait dégager la rue, surtout que les circonstances de
l’accident sont très claires et que « AA » en prend, semble t’il
toute la responsabilité.
La police fait un bref
constat, et le camion redresse Bagheera à son tour en lui tirant dessus. Pour
le déplacer il faut le soulever car la direction est totalement cassée, la roue
avant gauche est crevée et coincée dans le garde-boue.
Nous emmenons les deux véhicules au poste de police où ils
sont provisoirement bloqués en attendant de savoir si tout le monde est OK du coté
santé ou bien s’il faut que nous allions faire un bilan à l’hôpital. Rendez
vous le lendemain matin.
Au premier examen, j’ai
constaté, quand le camion était couché, que le boitier de direction était complètement
cassé, que le carter du pont avant avait un gros trou, que le triangle de la
roue avant gauche était tordu et la fixation du silentbloc cassée. Une fois
redressé, je remarque que le capot, la portière passager, la calandre, la
traverse avant, le pare buffle, le montant d’un coté de pare brise, les
rétroviseurs, etc. sont complètement HS et du côté verres, le pare brise, la
vitre passager, un clignotant d’aile, un clignotant avant sont aussi brisés. IL
y a aussi le radiateur, et peut être les deux ventilateurs électriques. Enfin
tout l’avant de Bagheera a triste allure, par contre, la cellule n’a presque
rien.
Vendredi matin de retour à la
police, nous déclarons malgré nos petits bobos que nous n’avons pas besoin de
passer à l’hôpital, nous ne voulons pas retarder l’envoi de Bagheera au garage IVECO
qui doit subir une expertise pour chiffrer le montant de la réparation avant le
weekend.
Samedi matin pourtant, Eve souffre de plus en plus de douleurs aux
côtes, pas moyen de dormir sur un des côtés, nous nous demandons si nous
n’aurions pas dû faire un checkup quand même, mais cela est trop tard pour
revenir sur notre décision.
Chris qui parle couramment
l’allemand, l’anglais et le français nous sert d’interprète, il est d’un grand
secours et nous lui en sommes très reconnaissants. il téléphone à John qui nous
informe qu’il a commencé la liste des pièces détachées à commander et qu’un
expert doit venir lundi prochain à 15 heures, il nous invite à être présents.
Entre temps, nous achetons une
jolie toile de tente pour être plus confortablement installés, nous avons fait
ramenés par « AA » le matelas du lit du camion, toutes les fringues,
des livres, la table, les chaises et quelques conserves. Nous ne savons pas
encore vraiment comment nous allons nous organiser.
Lundi 15h30, pas d’expert en
vue, Bagheera est calé sur l’avant pour inspecter son dessous, le filtre à air
est lui aussi cassé, mais John semble confiant pour la réparation, il montre à Chris
la première liste de pièces (elle est en anglais), et il nous donnera des
nouvelles par téléphone.
Mardi, l’expert est bien venu
hier en fin d’après midi, il est de nouveau sur place au garage ce matin, et il
y a une réunion avec « AA » cet après midi.
Mercredi matin, la liste
semble OK pour l’expert, nous allons maintenant entrer dans la phase dépannage,
sauf que le garage ferme pour plusieurs jours à l’occasion des fêtes de Noël et
ils font le pont. L’assurance doit donner réellement le feu vert cet après
midi !!!!!!
Lundi matin, nous prenons le
bus et finissons à pied pour nous rendre au garage, John est désolé, il nous
informe qu’il n’a toujours pas le feu vert pour la réparation. Après quelques
explications nous apprenons que l’assurance demande la visite d’un deuxième
expert. Le premier devis se monte à 20000 €, alors l’assurance doit un peu
tiquer !!!!! Il nous faut encore attendre et attendre. Heureusement qu’au
camping nous sommes bien installés et que tous les autres voyageurs (à pied, en
motos ou en voitures 4X4) et de diverses nationalités sont sympas.
Mardi se passe sans nouvelles
des uns ou des autres si ce n’est que le deuxième expert est bien passé, il a
trouvé en plus que le châssis est un peu tordu.
Mercredi matin, l’expert nous
appelle, via Chris, pour demander la valeur de Bagheera, le premier ne s’en
était même pas inquiété.
Enfin, mercredi soir, 31
décembre juste avant le barbecue réveillon au camping, Chris nous informe que David
(le type qui s’occupe de notre dossier chez « AA ») lui a téléphoné
pour dire que l’assurance avait enfin donné son accord pour la réparation.
C’est une bonne nouvelle qui nous remonte le moral.
IVECO étant de nouveau fermé
pour la saint Sylvestre et le pont du nouvel an, nous ne saurons que le lundi 5
janvier si la réparation est vraiment lancée. Le temps d’avoir les pièces, et
de fabriquer ce qui n’est pas d’origine, de remonter le tout, nous sommes sûrement
bloqués à Nairobi jusqu'à fin janvier (voire plus) mais le plus important pour
nous, est que Bagheera puisse de nouveau rouler et qu’l nous permette de reprendre
nos aventures en Afrique (quoique celle-ci on s’en serait bien passé !)
TOUS NOS VŒUX
POUR 2009. Marc, Evelyne et Ulysse.