Bagheerafrica

Baobab n°29 La Namibie 2/3

Le Baobab N° 29 (Namibie)

 

 

Dimanche 10 février : cela faisait longtemps que nous n’avions pas mis un réveil pour nous tirer de notre sommeil. Il est 5H30, il fait encore nuit et il pleuviote ! Temps de chiotte pour la visite du parc.

Ulysse ce matin, a droit un quelques morceaux de saucisses avec des calmants. Avec 8 comprimés il devrait être dans le coltard au moins une dizaine d’heure. Nous le shootons pour qu’il n’aboie pas et qu’il reste calme pendant notre visite.

A un peu plus de 7 heures nous nous présentons devant le guichet d’entrée, nous n’en menons pas large. Ulysse est enfermé dans le coin toilette et les médocs commencent à faire leur effet, ses yeux s’embrouillent, il a de moins en moins de réaction. Eve le rassure en lui parlant doucement mais mécontent de se retrouver barricadé il se permet un bref et presque inaudible OUAF de protestation que marc perçoit quand même alors qu’il rempli une fiche à l’entrée. Il est le seul à l’avoir entendu, les gardiens n’ont pas levé le nez. Nous avons mis la musique un peu forte dans le camion pour faire diversion.

Les billets se prennent à l’entrée officielle du parc c’est à dire à une dizaine de kilomètres plus loin, nous balisons encore car beaucoup de monde passe autour de Bagheera, nous n’arrêtons pas le moteur.

Ca y est, nous sommes passés, n’oublions pas que nous avons un passager clandestin à bord ! Nous sommes hors la loi. Nous lui ouvrons la porte coulissante des toilettes mais il est effondré sans reflexes sur le caillebotis.

 

La végétation du parc est abondante et luxuriante, nous roulons doucement, scrutant le moindre bosquet à l’affût des animaux. Mais ce que nous voulons voir en priorité ce sont les éléphants. Aujourd’hui sera un jour sans car à part les bouses plus ou moins fraiches, nous ne verrons ni même n’apercevrons ces gros mammifères.

Par contre au cours de nos 300 kilomètres, nous voyons toujours autant de girafes que nous ne nous lassons pas d’observer. Les zèbres sont rares, les gnous avec leurs bébés sont facilement approchables, les hyènes sont toujours peu avenantes, les gemsboks un peu craintifs pas comme ces petits écureuils qui nous font un véritable show.

Les outardes s’enfuient hâtivement dans les taillis à notre approche, les impalas et gazelles sont paisibles mais nous guettent avec leurs grands yeux maquillés, les tortues n’en finissent pas de traverser la piste et les autruches sur leurs grandes pattes détalent devant nous.

Les éléphants, les lions et les rhinocéros sont invisibles. Dommage, malgré la beauté de ce que nous avons vu, nous sommes un peu déçus !

 

A 18 heures nous quittons le parc, Ulysse qui a été très sage mais qui de temps en temps voulait se lever sans pouvoir tenir sur ses quatre pattes se remet doucement de sa léthargie. Nous retournons à notre carrière, là il peut sortir enfin du camion, ou plutôt en tomber car son équilibre est instable, il titube et chancelle tel un ivrogne. Il nous fait pitié mais en même temps cela nous fait bien rire !

 

Lundi 11 février : le temps change, le soleil refait de plus en plus son apparition, la chaleur revient, le thermomètre monte à plus de 30°.

Il fait donc très chaud lorsque nous visitons le Rock Finger(20°22'993 S - 15° 26'119 E) curiosité géologique. Cette haute roche surplombe une très jolie vallée. Nous pouvons pique niquer sur place. Nous commençons maintenant à trouver de plus en plus de groupes de touristes venus d’Europe. Nous faisons également une halte au site de la forêt pétrifiée. Notre parcours à travers les nombreux troncs d’arbres tellement pétrifiés qu’ils ressemblent à des roches se fait sous un soleil de plomb, nous aurions dû prendre nos parapluies en guise de parasols.

 

De nombreux fermiers exploitent la région, les fermes sont très modestes et généralement très éloignées les unes des autres. Les pistes que nous voulons empruntées sont souvent fermées par des barrières métalliques que nous pouvons heureusement ouvrir pour passer.

Ce soir nous couchons au campement Aba Huan (20°32'969 S - 14°23'946 E) il y a beaucoup de vent, nous sommes seuls dans le camping. Un couple d’italien et quelques jeunes Sud Africains viendront installer leurs petites toiles de tente après nous.

Les installations sont impeccables et nous pouvons même prendre des douches chaudes. Le système est simple et ingénieux. Un grand réservoir (style chauffe eau) est installé dehors mais posé sur un haut « barbecue » il suffit de faire de la braise dessous la citerne et d’amener l’eau brulante jusqu’aux sanitaires ! Il fallait y penser.

 

Plus nous descendons vers le sud, plus le paysage est dénudé. La couleur ocre est la teinte dominante des montagnes environnantes, seuls les buissons d’épineux font de petites tâches vertes bien pâlottes.

Au site des roches gravées  la présence d’un guide est obligatoire. Notre guide à nous s’appelle Mona Lisa ! Eh oui ! Elle ne s’exprime pas en français mais parle en Anglais très doucement ce qui fait que nous pouvons en partie comprendre ses explications.

La chaleur est vive, nous marchons lentement dans ces dédales de roches dont certaines ont été gravées il y a plusieurs centaines  d’années par les bushmans (les fermiers) qui habitaient ces régions reculées et inhospitalières de la Namibie.

 

Nous nous retrouvons bloqués devant la rivière Huan qui a bien monté depuis notre passage qui ne date pourtant que d’hier, il a du encore pleuvoir dans les montagnes. Nous avons appris par un guide français qu’une autre piste était possible en remontant à droite de la rivière. Nous nous engageons dans la montagne passant près de nombreuses fermes perdues en pleine nature. Les fermiers sans que nous leur demandions quoi que ce soit, nous indiquent par de grands gestes le chemin que nous devons suivre. Nous ne pouvons que leur faire confiance, pourtant nous nous retrouvons à passer dans des gorges escarpées et à faire des kilomètres supplémentaires pour contourner des montagnes infranchissables. Nous retrouvons finalement la piste principale, ces détours nous ont épargnés des passages de gué qui pour le moment, en ces temps de crues sont impraticables.

 

Après encore de nombreux kilomètres de piste tôlée qui fait souffrir Bagheera, nous avons encore la chance, à force de chercher des petits coins sympas de trouver un bivouac calme et isolé comme nous les aimons. (21°05'046 S - 14°42'847 E)

Profitant du sol meuble, marc en profite pour faire la vidange du camion, Ulysse passe son temps à attendre devant les taillis les lézards qui sont beaucoup plus vifs que lui.  

 

Notre prochaine visite sera pour la white Lady, mais ce sera pour demain.

 

 

Bisous, Eve, Marc et Ulysse.

 

 

 

   

 



20/10/2008
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