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Baobab n°20 Le Cameroun - 7/7

Le Baobab N° 20 (fin du Cameroun)

 

 

            Dimanche 2 décembre 2007. Le soleil est caché par de gros nuages noirs qui nous ont amenés de l'orage sur le petit matin ainsi que de la pluie. Il nous faut quitter le calme et la quiétude de Grand Batanga pour Yaoundé, la citée aux sept collines.

 

            La route est toujours ponctuée de nombreux contrôles de police, mais aujourd'hui personne ne nous arrête, à la seule vue de nos peaux blanches, les policiers nous font signe de passer sans nous arrêter.

 

            Yaoundé, capitale du Cameroun, commence par être un poste militaire allemand en 1899. Au cours des guerres coloniales, les troupes belges occupent la ville, avant que les français n'en fassent la capitale du Cameroun français en 1922. Yaoundé est maintenant une capitale dont l'architecture est occidentale, avec des immeubles de bureaux et d'habitations modernes. Yaoundé s'étend sur plus de 15 kilomètres et chaque quartier est délimité par les collines, plateaux et vallées qui entourent le centre ville.

 

            Nous entrons dans la vaste cité par la gare routière de Tongolo, ce qui nous permet d'admirer au passage un des joyaux du pays, les célébrissimes brasseries du Cameroun ! C'est un point repère idéal pour donner rendez-vous à Auguste qui ne tarde pas à nous rejoindre pour nous mener immédiatement chez sa sœur madeleine et son beau frère Basile chez qui nous bivouaquerons pendant ces deux jours que nous passerons en ville.

            Auguste qui avait (d'après Jean-Pierre) la réputation d'un gros buveur de bières s'est reconverti au coca et aux sodas, quoique, un peu de wiski dans le coca parfois, ne soit pas mauvais non plus !

Après une visite rapide du centre ville de Yaoundé, ressemblant à une cité-jardin bien aérée, nous terminons notre course à son QG préféré pour nous abreuver, en compagnie de Denis un de ses beaux frères, de la boisson locale servi en bouteille de 72 cl qu'est la bière. Les bouteilles s'entrechoquent sur la table, chacun paie sa tournée, les heures passent et Marc ne voit pas le coup venir, paf, il est PAF !

Dans son état de semi ébriété, il ne peut décemment pas apprécier la poisson frit que nous dégustons dans une petite auberge bien typique et de retour au camion, à peine couché, il s'écroule et s'endort.

 

            Malgré que nous soyons chez madeleine en pleine ville, la nuit a été silencieuse et reposante. Pourtant, le réveil pour un de nous deux est assez difficile, la bière rime avec pic vert !

 

            Auguste qui travaille en ce jour de lundi, nous envoie Sylvain, un de ses frères (qui est sans travail) pour nous servir de guide. Après avoir pris le petit déjeuner en commun avec Madeleine, la chose la plus importante pour nous est de nous rendre à l'ambassade de France afin de connaître rapidement les procédures à effectuer pour renouveler nos passeports qui n'ont bientôt plus de place pour y apposer les futurs visas. La secrétaire nous annonce un délai de trois semaines ! Oups, pas question de rester si longtemps dans une grande ville et à tout bien réfléchir, nous préférons dans ce cas faire les démarches à Libreville au Gabon, la mer n'est pas loin et nous avons une bonne adresse de bivouac au Cap Estérias. Quitte à attendre, autant attendre les doigts de pieds en éventail !

            Sans perdre de temps, nous faufilant au mieux dans les embouteillages monstres, nous changeons de colline pour l'ambassade du Gabon (3° 53' 684N / 11° 31' 164E) où toute personne en tenue « incorrecte » (short et jean) n'est pas admise à entrer. Nous le savions et avons mis pour la circonstance, jupe et pantalon. Nous remplissons les formulaires rapidement. Le coût des visas de 2 jours à 1, 2 où 3 mois est le même : 3500 F/CFA soit environ 50 euros. On ne lésine pas, on demande trois mois, qui peut le plus peut le moins.

 

            Pour le dîner, Auguste après sa journée de travail vient nous chercher pour aller dîner chez sa jeune sœur Viviane, épouse de Denis, le compère du bar ! Nous passons une très agréable soirée avec un très bon repas aux chandelles, le quartier étant privé d'électricité.

Pour accompagner les mets préparés par Viviane, nous avons amené chez nos hôtes une bouteille de vin de Bordeaux qui malgré le voyage et les nombreuses secousses des pistes est délicieusement très bon. Ce subtil nectar nous avait été offert par notre ami Jean-Claude de Bègles et il a visiblement enchanté nos amis camerounais. Du coup, Denis se sent un peu gêné de nous servir également un bordeaux mais de moindre qualité.

Les discussions de ce soir n'abordent qu'un seul point : la politique française en général et Sarkozi en particulier. Cela ne dégénère pas, car nous sommes tous sur la même ligne politique. Mais que ce Sarko peut faire parler de lui en Afrique ! Et rarement en bien !

 

            Au retour, Auguste conduit très vite, comme la plupart des camerounais en ville de Yaoundé. Dans la journée, les taxis sont rois, les clignotants en options, les engueulades en prime et les flics à la circulation nuls.

 

            Le lendemain, pendant une bonne partie de la journée, nous déambulons dans le centre ville à la recherche des supermarchés qui sont faciles à trouver et où nous pouvons nous garer facilement et sans problèmes. (Leader-Price, Mahina et Score) puis nous restons tranquillement dans le jardin de Madeleine à vaquer à nos occupations personnelles : bricolage, un peu de lessive (Eve donne, moyennant finance, le plus gros du linge à laver, draps, serviettes de toilettes, chemisettes et pantalons de Marc à « l'homme à tout faire » d'une des amies de madeleine) lecture, ordinateur et courrier. Car nous tenons notre parole, nous adressons effectivement une lettre de doléances à notre ambassade à Yaoundé et à la direction de la police. Nous ne saurons jamais si ce flic raciste sera sermonné et terminera sa carrière au fin fond de la brousse, mais nous nous sentons soulagé d'avoir dénoncé ce genre de comportement inadmissible de la part d'un agent de police envers les simples touristes que nous sommes. Sans excuser ses paroles, nos amis camerounais nous ont expliqués qu'au mot fourrière nous aurions dû (aux yeux du flic) rabattre notre « caquet » et commencer à négocier le prix du bakchich, mais voilà, nous ne sommes pas africains mais bien français !

 

            Mercredi 5 décembre, aujourd'hui il n'y a pas coupure d'électricité chez Madeleine mais coupure d'eau. Que ce soit l'un ou l'autre cela ne semble perturber personne, c'est une habitude.

            Le soleil fait son apparition après dissipation des nuages matinaux tout comme auguste qui passe nous dire au revoir avant d'aller bosser. Nous remercions notre hôtesse avec une boite de chocolat (Noël arrive) et retournons avant midi à l'ambassade du Gabon retirer nos passeports visés. Juste le temps d'un rapide petit pique nique à l'ombre dans le quartier des ambassades que nous prenons la direction de l'aéroport puis Ebolowa.

 

            C'est avec bonheur que nous retrouvons la campagne, le vert de la nature et que nous pénétrons petit à petit dans la forêt équatoriale.

Les femmes ne portent plus de charge sur leurs têtes mais dans des hottes sur le dos. Elles n'ont plus de vêtements chatoyants comme en Afrique de l'ouest, mais pour pénétrer dans la forêt profonde à la recherche de bois pour la cuisine, et pour se protéger des serpents et autres bêtes antipathiques, elles portent pantalons, longues tuniques sombres, gilets où pulls, elles sont parfois chaussées de bottes mais la plupart du temps en chaussures basses, voire en tongs.

 

            Outre des ananas, des pastèques en vente sur le bord de la route, les villageois, les bras tendus à l'approche de véhicules, proposent leurs produits de la chasse, petites antilopes, serpents, singes… euh ! Non, pas pour nous merci !

 

            Les villages, aux maisons construites avec de simples planches de bois se suivent, ne nous laissant peu de moyen de trouver un bivouac tranquille. Nous nous voyons déjà à demander l'hospitalité près d'une habitation ou à rester près d'une petite église quand, à environ 35 kilomètres avant Ambam (la frontière) nous réussissons à nous enfoncer dans la forêt, trouvant refuge dans une clairière où nous sommes bien cachée de la route. (02° 31' 139N / 11° 03' 947E).

 

            Mais si nous sommes bien planqués des humains il en va autrement des moustiques qui ne nous ratent pas. Le temps de nous installer et de nous « bomber » de produit qu'ils nous ont déjà apprécié en nous laissant de nombreuses piqûres sur le corps.

 

            Jeudi 6 décembre : Le temps est à la pluie et au ciel gris mais pas à la fraîcheur, il fait plutôt lourd et moite.

Au poste frontière D'Ambam, les formalités de sortie du Cameroun se font sans aucuns soucis.

Derrière le poste de douane, un vaste parking est aménagé de petits restos et bars locaux, d'un marché permanent où nous trouvons du pain, des bananes et de l'ail (il ne faut pas compter faire un gros ravitaillement)

Il y a sûrement la possibilité d'y rester bivouaquer pour la nuit avant le passage de la frontière au petit matin.

 

            Le ciel se noircit très dangereusement, nous passons sur le large pont au dessus du fleuve Kom, frontière naturelle entre le Cameroun et le Gabon.

 

Sortez vos parapluies, la pluie équatoriale ce n'est pas le crachin breton ! rendez-vous au Gabon.

 

 

Bisous à vous, Eve, Marc et Ulysse.

 

 

 

 



03/03/2008
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